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MELENCHON Jean-Luc
Le 5 février 2023 avait lieu la séance inaugurale de l'Institution La Boétie, fondation insoumise qui lie combats politiques, production intellectuelle et artistique.
ID: 202302055679



Une fois n’est pas coutume, je vais lire comme je le faisais dans les Assemblées lorsque le temps était minuté. Je le ferai d’autant plus que j’ai appris très récemment que je parlerais le dernier. Je demande à chacun d’entre vous ce que ça lui ferait de savoir qu’il parle après Abdourahman Waberi et Annie Ernaux. Il faut donc que l’émotion reste contenue dans la stabilité de l’écrit.

Car parler après vous tous, est une mission singulière.

Comme vous tous, je crois à la force de l’esprit humain, à la gloire de ses expressions, à la continuité de ses efforts d’émancipation.

Je le sais comme vous, que quand l’humanité, comme c’est le cas aujourd’hui, cherche son chemin à tâtons, les consciences librement insoumises par l’effet de l’art et des sciences, marchent sur nos premiers rangs.

Voilà pourquoi un homme politique peut se sentir dérisoire au moment de parler après vous tous, après Abdourahman Waberi, après Annie Ernaux.

Mais les lieux eux-mêmes aussi, pour peu qu’on soit capables de ressentir l’Histoire, et pas seulement de l’étudier et de la connaitre, ces lieux ajoutent au sentiment étrange qui m’a pris en préparant ce texte.

Ce réfectoire a reçu, à partir d’avril 1790, « la Société des Droits de l’Homme »…. et du Citoyen » sans lesquels ces droits ne sont rien. Cette société que l’on a surnommée ensuite le « Club des Cordeliers ».

Ici ont parlé avant nous George Danton, Camille Desmoulins, Jean-Paul Marat, Hebert, Chaumette. Des noms qui pour beaucoup d’entre nous, dans l’ensemble de la Révolution, claquent comme des drapeaux.

Cela vous le saviez.

Mais combien savent ici que s’exprima aussi le seul mouvement politique, féminin et féministe, de toute la Révolution. Celui qui s’assemblait dans la « Société des citoyennes républicaines révolutionnaires » de Paris. Non seulement Théroigne de Méricourt, mais Pauline Léon, chocolatière et Claire Lacombe, actrice.

Elles animaient ce groupe révolutionnaire, non mixte. Elles réclamaient le statut de citoyennes et le droit…. au port d’armes pour former des brigades féminines de défense de la révolution.

Encore une fois, le nom des femmes du peuple et leur radicalité a été effacé et souvent remplacé par celui des femmes de la haute société, toujours mieux recommandées, à leur époque comme à la nôtre.

Certes ces clubs furent ensuite indignement interdits. Mais, les femmes révolutionnaires, du temps de leur action, ont donné son sens complet à la grande révolution de 1789 !

Leur silence aurait relativisé, amoindri l’onde de choc qui travaille encore ce peuple et une partie du monde, et qui a jailli de la grande révolution de 1789.

Dans cette salle, on a voté avant l’Assemblée et avant toute autre organisation, la déchéance du roi après sa fuite à Varennes. Ici on a lancé la première pétition pour la proclamation de la République en France.

Ainsi, les voix entendues avant moi et les lieux qui nous reçoivent ont ouvert un chemin. Et nous venons assumer la continuité de son fil conducteur sous l’égide d’Etienne de la Boétie.

II

Le jeune insoumis du seizième siècle, écœuré par la barbarie de la répression des « pitaux », les piteux, pauvres gens s’insoumettant à la taxe sur le sel, rédigea à 18 ans le discours montrant comment les tyrans et les monarques de toutes sortes sont d’abord forts de notre soumission.

Il montre comment cette soumission devient volontaire quand nous choisissons de faire taire l’instinct de liberté qui nous anime tous comme tout être vivant, humains et bêtes.

Lui, puis Marie de Gournay plaidant à la même époque « l’égalité des hommes et des femmes » devant la reine Médicis, c’étaient parmi d’autres, en pleine nuit des guerres de religions, la petite cohorte fondatrice de ce qui deviendra le siècle des Lumières, puis de la grande Révolution qui a eu un de ses nids dans ce lieu.

Eux, affrontait alors un obscurantisme alors hégémonique qui combinait, de la naissance à la mort, un pouvoir religieux avec un pouvoir politique.

Eux, affirmaient et argumentaient la thèse d’une idée radicale que nous continuons de faire vivre. Celle du manifeste de Pic de la Mirandole « sur la dignité de l’Homme ». Il voulait dire de l’être humain. L’idée qui travailla les consciences dans le siècle des Lumières puis culmina avec la Déclaration des droits et enfin avec la Commune de 1871 : l’être humain est son propre auteur.

Rien d’autres que sa liberté ne fera jamais son Histoire. Il lui revient donc de savoir librement et rationnellement s’il doit se soumettre ou bien s’insurger.

Il a ses repères : les droits fondamentaux de la personne humaine sont inaliénables ! Ils forment la seule base légitime qui doit tenir lieu de règle à tout pouvoir politique. Il doit les servir et les satisfaire.

Liberté, savoir, raison : les trois convergent dans la revendication d’égalité des droits sociaux pour y accéder. Cette feuille de route reste la nôtre.

III

Car à notre tour, nous affrontons un obscurantisme. C’est la doctrine néolibérale. Elle exige de nous une soumission complète à un ordre économique destructeur de l‘humain et de la nature au nom d’une pure superstition.

C’est la foi dans l’existence d’une « main invisible », celle du marché, seule capable, en tous points et sur tous les sujets, de répondre aux besoins humains. Bien sûr, il s’agit d’une idéologie dominante, venant après d’autres. Bien sûr elle est au service de la classe dominante. Mais elle est peut-être l’obscurantisme le plus prégnant qu’on ait jamais connu.

Car si les idées professées sont comme à l’accoutumée une justification de l’ordre existant, celles-ci s’incrustent dans notre corps, jusque dans nos manières d’agir nos gouts et nos comportements.

Nombre d’entre nous ici pensons que la phase ascendante de cette idéologie est achevée. L’impasse sur laquelle elle débouche à la vue de tous gagne les consciences.

Mais l’ampleur des dégâts dans le saccage de la nature comme dans la destruction des sociétés est considérable. Son effet est maintes fois irréversible, qu’il s’agisse du dérèglement climatique ou de l’extinction de la biodiversité.

De la baisse de la fertilité, le recul de l’espérance de vie en bonne santé, de la multiplication des zoonoses, et l’obscénité des fortunes face aux masses de dénués de tout, quand une personne dans ce pays possède autant que 20 millions d’autres, nous font voir l’amorce d’une crise de la civilisation humaine. Au moins une aussi fondamentale que connut celle de l’Ancien Régime.

Et cela au moment où le blocage des relations internationales par la logique de compétition pour l’appropriation des matières premières et la domination politique, mettent de nouveau à l’ordre du jour la possibilité d’une guerre totale et mondiale.

Absurde, ce système est capable de se nourrir de ses propres dévastations. Il est donc incapable d’assumer l’intérêt général. Il doit être remplacé au nom de cet intérêt général humain. Les conditions pour le faire sont dans l’émergence d’une volonté politique écologique et sociale majoritaire.

Elle ne peut se construire sans la contribution décisive d’une pensée critique globale alternative. Notre ambition, dans cette Fondation, est là.

IV

La doctrine néolibérale est un obscurantisme au sens littéral et radical du terme. Elle l’est dans tous les cas où le mot peut s’appliquer. Par exemple quand elle voudrait faire croire que l’histoire accomplit un destin déterministe.

Le terminus, la « fin de l’histoire », ce serait l’instauration du marché dans tous les domaines. Ennemi des règlements et des lois, la doctrine néolibérale est alors d’abord l’ennemie du pouvoir citoyen qui les formule. Le néolibéralisme a une vocation autoritaire du fait même de ses prémices. Mais il avance masqué.

Le plus grave vient quand on mesure, et dans ce moment d’esprit je le souligne, quelle inversion du sens de l’histoire de la pensée il met en œuvre. Ainsi quand l’idéologie néolibérale domine le champ de la production des savoirs.

Le néolibéralisme agit alors en ennemi du savoir scientifique quand il paralyse ou interdit la libre circulation des connaissances en les privatisant. Et quand il entrave de cette façon l’effet de culture cumulative pourtant à l’origine de la civilisation humaine !

Telle est la situation dans laquelle nous vivons avec la généralisation des brevets à la suite des accords de l’OMC en 1994. Ce droit de propriété sur les connaissances et les découvertes a été multiplié par trois.

Alors a explosé le nombre des domaines du savoir soumis au régime de la propriété privée exclusive des détenteurs de brevets.

Les questions les plus sensibles sont impliqués.

Ainsi depuis 2001 plus de 50 000 demandes de brevets ont été déposées sur les séquences génétiques ! L’office européen des brevets a déjà accepté en 2015 un brevet sur une tomate et une variété de brocoli. C’est un début. De nombreuses autres demandes existent. Elles reviennent à vouloir créer un droit de propriété privée sur des espèces entières de nombreux organismes vivant.

Il s’agit là d’une tendance de fond. Elle accompagne le développement d’un capitalisme tributaire vivant davantage de propriété intellectuelle abusive que de prouesses dans la production et l’investissement.

La conséquence de cet obscurantisme s’est constatée à propos des vaccins pendant la pandémie de covid19. Ici rappelons d’abord comment le partage gratuit par les chercheurs du monde entier des connaissances sur le virus est à l’origine ensuite de l’activité des laboratoires privés.

Ces derniers se sont pourtant approprié le bénéfice de la mise au point et de l’exclusivité de la vente des vaccins !

Cette vente limitée aux pays riches a permis mille dollars de bénéfices par seconde sans aucun retour sur la recherche publique qui l’a rendue possible ! Mais doit-on oublier comment, jusqu’en 1959, il était interdit en France de déposer un brevet sur un médicament ? À L’époque le savoir scientifique se partageait gratuitement et universellement.

Dans ce registre du poids du « marché » sur l’avancée du savoir, doit-on aussi oublier comment les recherches sur cette famille de virus furent abandonnée en France parce qu’elles n’offraient pas de perspective rapide d’entrée sur le « marché » ?

Ou bien, à l’inverse comment l’entreprise MG en déposant deux brevets sur deux gènes associés au cancer du sein a obtenu le droit d’interdire ainsi toutes les recherches sur ces deux gènes par les laboratoires hospitaliers et universitaires ? L’usage des tests ainsi produits par MG sont facturés entre 3 et 4000 dollars.

Le caractère criminel contre l’Humanité de la rétention des savoirs est avéré quand on apprend comment des compagnies pétrolières ont caché pendant quarante ans leurs connaissances scientifiquement établies sur les conséquences climatique désastreuse du recours aux énergies carbonées.

Obscurantisme ! Quand la précarité des chercheurs bride leur liberté, quand les appels à projets minent les financements pérennes de leurs travaux. Quand ils donnent le pouvoir au temps court de la rentabilité sur le temps long du savoir fondamental. Oui, le temps long. On n’a pas inventé l’électricité en essayant d’améliorer la bougie. Quand le crédit d’impôt recherche a pour premiers bénéficiaires la grande distribution du commerce et la banque.

Freiner la connaissance, empêcher la circulation des savoirs, rentabiliser l’ignorance, tel est la verité de cet obscurantisme néo libéral.

V

Le néolibéralisme est un obscurantisme quand il professe la nécessité d’une croissance productiviste sans fin dans un monde aux ressources finies

Et encore quand il prône l’attribution d’un prix à la nature. Mais ! Ni la composition de celle-ci, ni les conditions de sa pérennité ne peuvent se dissocier. Ils ne peuvent donc en aucun cas s’évaluer au détail !

Ne faudrait-il pas aussi qualifier cet obscurantisme de « criminel » quand il suscite des consommations qui rendent malades d’obésité et de diabète des millions de personnes, pour ne rien dire des cancers. Et cela en consacrant des sommes considérables à injecter des besoins artificiels par l’envoutement publicitaire.

N’est-ce pas un obscurantisme de prêcher le contraire de ce que montrent les faits concrètement observables ? Ainsi quand il prétend organiser toute l’activité de la société par le système des prix et de l’échange marchand ? Ou quand il intime à l’État de se retirer pour « favoriser l’entreprise privée » et sa folle « énergie ».

Non, l’activité humaine ne correspond que bien rarement à des critères de marché. Et sans doute l’activité humaine n’est-elle réellement humaine que quand elle est absolument gratuite, c’est-à-dire sans attente d’un retour sur investissement.

Et les domaines où il s’instaure désormais sont aussitôt en proie au chaos ! On le voit pour l’énergie ou les transports, l’éducation ou la santé. Autant de domaines ou l’économie de marché provoque des pertes de savoirs et de savoir-faire. Au prix d’un recul net de l’efficacité du service.

Non, l’État n’a jamais été aussi présent qu’aujourd’hui dans le financement, à perte, de l’économie de marché. Aujourd’hui il y injecte en France davantage d’argent dans les entreprises sans aucune contrepartie qu’au temps où il finançait la planification économique.

Aujourd’hui l’État donne davantage aux entreprises qu’aux ménages. Mais sa ponction est plus grande sur les ménages que sur les entreprises.

Le discours néolibéral est donc une négation du réel, un rideau de fumée pour masquer un détournement massif de fond public au service de la cupidité qui accumule sans aucun retour sur la société.

Voilà ce qui pourrait se définir aussi comme une forme particulière du parasitisme.

La légitimation des inégalités et de la prédation cupide sous couleur de loi de la nature économique et leur donner la figure d’une discrimination naturelle par le racisme, par le sexisme. N’est-ce pas ce que nous entendons par un obscurantisme social ?

VI

J’ai répété le mot « obscurantisme » parce que j’ai voulu dans ce moment où nous installons solennellement la fondation La Boétie, lieu d’esprit critique, souligner l’inconciliable qui sépare notre travail du néolibéralisme et de l’idéologie du marché capitaliste par tout et pour tous.

Notre sujet est la plénitude de l’être humain. Son accès à l’harmonie avec ses semblables et avec la nature. L’idéologie néo libérale et le marché réduit l’humain à la marchandise qu’il contient : sa force de travail. Il cherche à l’utiliser sans limite tout en la dépréciant sans cesse.

Nous en avons l’exemple sous les yeux avec la réforme des retraites. Elle prétend que le seul temps socialement utile serait le temps contraint de la production. Sans discuter aucun des aspects de cette réforme, je veux pointer comment il y a pour eux une légitimité évidente à vouloir davantage au temps libre et aux fonctions sociales et culturelles qu’il accomplit dans la vie. Une décision à rebours du progrès historique qu’a représenté la diminution par deux du temps de travail depuis un siècle et la multiplication par 50 de la valeur produite.

C’est un obscurantisme de demander de travailler plus pour produire plus. Non, il faut travailler moins pour travailler tous et mieux et réduire la part incroyable du gâchis dans la production, la distribution et la consommation. Gâchis masqué, nié parce qu’il est compté comme un « plus » dans le PIB. Un Français consomme 26 kilos d’équipement électrique et électronique par an et doit en jeter 21 kilos la même année.

35% des dix millions de tonnes de déchets alimentaires par an sont perdus dans la production des industries agro-alimentaires et dans la distribution commerciale.

L’idéologie néolibérale est un système d’idée au service d’un régime politico-économique qui réduit les êtres humains à une seule fonction : consommer, et à un seul statut socialement utile : être un client et bien sur un client actif.

Quel monde alors ! Un monde où règne une seule valeur, une seule norme, une seule beauté à contempler, un seul désir légitime à exprimer sans limite. C’est la marchandise !

La marchandise est devenue un absolu, un idéal. Toujours disponible, toujours légitimement exigible, sécable, transportable, évaluable en monnaie, provisoire mais répétitive comme le désir qui en est la source, jetable aussi, comme tout ce qui encombre le besoin déjà satisfait.

La marchandise n’est pas un « en dehors de nous » mais un rapport social et intime qui peut tout englober tout reformuler l’être humain s’il n’y prend garde et n’allume pas les lumières de la raison face à l’obscurité des pulsions de la consommation.

Les modes d’emplois y sont une culture, une façon de se comporter, un signal de conformité sous le regard des autres. Les possessions y sont une sculpture de soi. Dans ce monde, l’être humain, ses contradictions, ses fantaisies, ses raisons et ses déraisons, dans cette complétude que je viens de nommer, dans ce désordre fécond qui est simplement la vie est une espèce en voie de disparition.

Quand l’avoir devient la seule manière d’être, le consommateur absorbe l’humain, le client efface le citoyen, la pulsion remplace la raison. Triple néant de sens humain. Triple disparition de l’humain.

A côté du transhumanisme qui prêche une hypothétique perfection individuelle là où nous, depuis Pic de la Mirandole et La Boétie mais surtout depuis Rousseau croyons à la perfectibilité collective permanente, voici surgir l’inhumanisme néolibéral. Il n’y a plus d’êtres, il n’y a plus d’échanges, il n’y a que le marché.

C’est le monde ou l’humain organise sa disparition comme sujet de son Histoire. C’est le monde qui s’évalue dans le niveau du PIB ou ne compte aucune des choses importantes : ni le niveau d’éducation, ni l’état de l’environnement, ni la santé des populations, ni le bonheur de vivre.

C’est la doctrine qui fait de ses pulsions et de ses désirs préfabriqués le tapis roulant de l’accumulation capitaliste.

VII

En face de quoi l’esprit critique que nous construisons et que nous voulons construire, chacun à notre manière, dans la liberté absolue de notre diversité, chacun part le chemin de ses propres savoirs, formule un Nouvel Humanisme.

La vie de l’esprit est notre front de lutte.

Notre fondation assume le projet d’être entièrement au service de la pensée critique du système dans lequel nous vivons.

Sans les outils sérieusement élaborés de cette pensée critique on ne peut comprendre ce qui se passe et encore moins sortir de l’impasse dans laquelle le système a enfermé l’humanité.

Ainsi que l’a formulé Kant : le pratique sans la théorie est aveugle, la théorie sans la pratique est absurde.

Et de cette manière, nous pensons formuler, au fil du travail de pensée, un « nouvel humanisme ».

Celui de notre temps. Bien sûr il dit de nouveau que les êtres humains sont les seuls auteurs de leur histoire et de leurs êtres. « les humains sont tels que les a fait leur culture » dit La Boetie Mais il le fait en assumant l’implication complète de l’humain avec tout le vivant dans un destin commun qui ne sépare pas les humains des animaux, ni d’une forme quelconque de la vie.

Et il doit le faire en documentant sans trêve l’absurdité dévastatrice du système. En produisant dans tous les domaines les éléments de compréhension alternative capables de nourrir l’action citoyenne et de reformuler la décision politique.

La pensée critique que nous travaillons est notre arme de démystification massive contre un système idéologique et un système économique basé sur le mensonge et l’abus de bien social et naturel.

Et c’est à la Boétie qu’il me faut emprunter pour un slogan de fin de discours dans le contexte de la grève générale de mardi prochain qui sera un grand moment d’esprit populaire. Et du grand rassemblement samedi prochain 11. Car personne ne s’y trompe, le refus de la retraite à 64 ans, c’est le refus d’un monde Nous qui ne voulons ni de la retraite à 64 ans ni de son monde, de cœur, de corps d’esprit, cessons de servir et alors nous seront bientôt libres.
Land: FRA
nws
Jean-Claude Marcourt (PS) neemt ontslag als voorzitter van het Waalse Parlement
ID: 202212121913
Land: BEL
Categorie: POLITICS - GESJOEMEL
nws
Jean-Claude Marcourt (PS), voorzitter Waals Parlement, maakte 'reisje' van 19.000 euro naar Dubai
ID: 202212100113
Hij deed dat samen met Frédéric Janssens, griffier.
Land: BEL
Categorie: POLITICS - GESJOEMEL
RTBF
Gare de Mons: huit ans de retard et un budget multiplié par dix (de 37 à 324 millions d'euros)
ID: 202206224572
C’est un chantier hors-norme ; celui de la gare de Mons. Hors-norme par son envergure mais aussi et surtout par son prix et ses dépassements de délais. Entre l’avant-projet et la version finale, le budget a explosé. De 37 millions à la base, il a gonflé pour atteindre à 324 millions d’euros aujourd’hui.

Le budget initial a donc été multiplié par dix. Tout cela sans refaire de marché public. Une procédure illégale. Et à la question du budget vient s’ajouter celle des délais. Normalement programmée pour 2015, l’inauguration de la gare ne devrait pas avoir lieu avant 2023. #INVESTIGATION vous raconte l’histoire d’un chantier qui fait exploser les finances publiques.
Land: BEL
Categorie: TRANSPORT - GESJOEMEL
LT
La Meuse près de Marche-les-Dames: paisible avant de devenir meurtrière
ID: 202107201801

de Pradel de Lamase, Paul (1849-1936)
Le Pillage des biens nationaux. Une Famille française sous la Révolution
ID: 201504070912
L'extrait qui fait suite, est tiré de l'ouvrage de Paul de Pradel de Lamase (1849-1936), "Le Pillage des biens nationaux. Une Famille française sous la Révolution". Il illustre une bien courte partie de la vie du château d'allassac (mais pas que lui) sur lequel je faisais quelques recherches.

Malgré le caractère "conséquent" de la citation, j'ai tenu pourtant à garder ce chapitre intact et complet car sa richesse et son contenu donne un éclairage très particulier, que je n'ai pas souvent rencontré, de la révolution Française dans son ensemble et une vue précise de l'agonie du château d'allassac.

Il me semble évident qu'une certaine forme de partialité concernant la période révolutionnaire se dégage de ce texte, même si les faits exposés semblent avoir été vérifiés et prouvés, il n'en reste pas moins que les actions décrites mettent surtout l'accent sur le vandalisme de la révolution, et laissent plus largement sous silence les motivations souvent justifiées de certains de sortir d'un régime que nous n'avons toutefois jamais vraiment quitté. N'ayant pas souvent sous les yeux la vision qua pu avoir l'auteur il m'a semblé interessant de la partager.

A plusieurs reprises lors de la lecture, l'auteur se livre à des analyses qui semblent pertinentes et il sait mettre en avant les arguments que nous utiliserions encore aujourd'hui. De même, une fois passé le vocabulaire tranchant qu'il utilise pour qualifier certains groupes on découvre une personnes avisée et clairvoyante sur la nature humaine.

Pour le reste, la description des biens et de l'histoire de leur disparition est une pure merveille de rédaction et de précision qu'il m'est difficile de couper. Jugez en par vous même :

La curée

Le plus important est fait; la famille de Lamase est en exil; ses grands biens sont privés de l'oeil du maître ; il s'agit maintenant de les priver du maître lui même, de les nationaliser, en un mot. Pour cet objet, il n'y a plus qu'à laisser le plan révolutionnaire se développer dans toute sa beauté. Ce plan est simple : les propriétaires dont la fortune est adjugée d'avance aux affiliés sont d'abord contraints de sortir de France ; on les empêchera ensuite d'y rentrer; on les punira de la confiscation pour être sortis ou pour n'être pas rentrés, et le tour sera joué.

L'Assemblée Constituante accomplit en deux ans la première partie du programme. Elle provoque le désordre, elle encourage l'émeute, l'assassinat et le pillage; elle renverse les lois et coutumes établies depuis des siècles; elle anéantit les parlements et les anciennes juridictions indépendantes; elle les remplace par des tribunaux dont les juges sont à la nomination du pouvoir politique, par conséquent à sa dévotion. Toutes les institutions garantissant la vie et les propriétés des sujets du roi sont supprimées en théorie quand cette assemblée de malheur passe la main à la Législative, au mois d'octobre 1791. Les bons citoyens ne peuvent plus se faire aucune illusion. Le roi, avili et sans force, est incapable de les protéger; plus de cent mille familles vont chercher à l'étranger le minimum de protection auquel a droit tout homme civilisé.

Il ne faut qu'un an à la Législative pour exécuter la deuxième partie du programme, pour ouvrir l'ère des injustices les plus criantes, des scélératesses les plus effrontées.

Quand elle aura terminé son oeuvre, toutes les victimes désignées seront solidement ligotées; la Convention et le Directoire n'auront plus qu'à frapper dans le tas, les yeux fermés. Il ne sera même plus nécessaire de disposer de tribunaux dociles pour priver les citoyens de leur liberté, de leur fortune, au besoin de leur tête. Celle-ci sera parfois à la discrétion des geôliers qui s'amuseront à massacrer vingt-cinq ou trente mille prisonniers dans les premiers jours de septembre 1792; les survivants, on les laissera mourir de faim au fond des geôles puantes, ou on les guillotinera. Le résultat sera le même. Ni les uns ni les autres ne viendront réclamer leurs biens, et c'est le seul point essentiel.

J'ai dit que la Législative avait rétabli la loi de confiscation et aboli le droit naturel d'aller et de venir dont les Français avaient toujours joui.

L'acte d'émigration ayant passé « crime » digne de mort et de confiscation, l'heure avait sonné en Limousin de faire main basse sur le patrimoine du plus incontestablement riche et du plus bienfaisant seigneur de la contrée. Dès le mois de septembre 1792, mon bisaïeul fût inscrit sur la liste des émigrés. De quel droit ? Ses bourreaux ignoraient le lieu de sa retraite et ils ne firent aucune démarche pour la découvrir. M. de Lamase vivait à l'écart; dès que les jours devinrent très sombres, il avait pris un correspondant à Strasbourg, et toutes les lettres qu'il fit parvenir de sa retraite à ses compatriotes sont datées de cette ville alors française. Les prescripteurs devaient présumer qu'il n'avait pas franchi la frontière .

En l'inscrivant, sans plus ample informé, sur les tablettes de l'émigration, les administrateurs du district d'Uzerche, préjugeant le « crime » sans le constater, commettaient une première forfaiture. Je la signale ici pour mémoire, le chapitre suivant devant établir que le « coupable » ne fut jamais émigré, au sens que les lois homicides de l'époque attachaient à ce mot.

Les scellés furent apposés sur ses meubles et ses biens-fonds placés sous séquestre. C'était la première formalité de la dispersion aux quatre vents d'une fortune acquise par dix générations, au prix de mille efforts d'intelligence et d'économie.

Deux des frères de Jean de Lamase et un de ses fils, qui tous trois étaient restés dans leur province ou y étaient revenus, essayèrent d'obvier aux effets désastreux de cette mesure préparatoire en opposant à son exécution des moyens dilatoires, soit en revendiquant leur légitime sur les héritages, soit en se faisant nommer séquestres de quelques domaines, soit encore en rachetant aux enchères les meubles auxquels ils étaient particulièrement attachés.



Pauvres moyens ! Au jeu de l'intrigue les honnêtes gens en lutte avec les malfaiteurs ont toutes chances de succomber, car il est écrit depuis trois mille ans que « les enfants des ténèbres sont mieux avisés que les enfants de lumière dans la conduite des affaires temporelles ».

On le fit bien voir à ces infortunés. Les persécutions qu'ils endurèrent sur place furent parfois plus amères que celles de l'exil. Ils furent aussi bien et aussi complètement volés que le chef de famille... et bernés, par-dessus le marché ; ce qui est plus humiliant que d'être assassiné.

Quand on voulut mettre en vente les immeubles séquestrés, aucun acquéreur sérieux ne se présenta, tout d'abord.

C'était au commencement de 1793. Les fermiers seuls auraient eu l'audace de s'approprier les terres qu'ils avaient le cynisme de faire valoir, pour le compte de la nation; mais comme ils ne croyaient point à la durée de l'orgie; comme, d'autre part, ils ne payaient au département qu'un prix de fermage dérisoire, ils préféraient de beaucoup profiter de l'aubaine pour épuiser les champs et les vignes, en tirer le plus possible de revenus annuels et mettre ces revenus, convertis en numéraire, à l'abri des retours de la fortune.

Les paysans, les vrais, ceux qui mangent leur pain à la sueur de leur front, éprouvaient une horreur invincible à se souiller d'un vol perpétré à la face du soleil.

Leur conscience était restée et reste encore foncièrement respectueuse de la propriété d'autrui. Il existait, sur la question, un précédent qui leur fait trop d'honneur pour que je m'abstienne de le raconter ici où il trouve naturellement sa place.

Vers le commencement du seizième siècle, un Pérusse des Cars avait consumé sa fortune en fondations d'hôpitaux et d'autres bonne oeuvres. Afin de subvenir aux besoins de ses onéreuses créations, il avait hypothéqué la part de patrimoine que la loi lui interdisait formellement d'aliéner, sous n'importe quelle forme.

Ses dettes étaient donc nulles légalement ; mais le pieux seigneur n'entendait point rendre des créanciers confiants victimes de libéralités exagérées. En un testament admirable de piété et d'honneur il rendit compte à ses enfants de la situation, les suppliant, en vue du repos de son âme, de tenir pour bons et valables les engagements prohibés qu'il avait pris.

Ceux-ci cherchèrent à se conformer à ses désirs, mais ils rencontrèrent, pour l'exécution, une résistance opiniâtre dans la volonté des créanciers qui ne voulaient pas être payés et dans le refus des habitants d'acheter les terres qui servaient de gages aux créances. De guerre lasse, les des Cars abandonnèrent les domaines engagés, purement et simplement.

L'un de ceux-ci consistait en une vaste prairie attenant au fief de Roffignac. Pendant cent ans et plus cette prairie resta close comme lieu sacré, tabou. La cloture tomba enfin d'elle-même et l'enclos devint, par la force de l'habitude, bien communal où chacun menait, à son gré, paître son bétail ; c'était, plutôt qu'un bien communal, une prairie nullius. Elle a traversé même la révolution dans ces conditions, et ce n'est qu'après 1860 qu'elle a trouvé un acquéreur, lequel a déposé le prix d'achat dans la caisse municipale.

Si les vrais paysans persistaient dans leur aversion du bien d'autrui, les autres, les petits bourgeois des environs et les passe-paysans, pour qui la révolution semblait avoir été faite, témoignaient encore de la méfiance.

Les propriétés de mon arrière-grand-père étaient d'ailleurs offertes en bloc, et j'ai pu me convaincre qu'à cette époque, il en avait été de même dans presque toute la France.

En refusant de morceler les latifundia, la république montrait ainsi qu'elle entendait ne rien faire pour le menu peuple et qu'elle désirait simplement présider à la substitution de riches par d'autres riches... Mais allez faire comprendre cette claire vérité aux malheureux enivrés des mots sonores de Liberté et d'Egalité !...

En attendant que la Convention autorisât le morcellement, d'abord en gros lots, puis en lots minuscules, on s'attaqua aux divers mobiliers qui garnissaient les châteaux ou les simples maisons de l'exilé.

Je ne m'occuperai que du mobilier de Roffignac et de celui d'Uzerche.

L'invasion de Roffignac, le 25 janvier 1790, par les émeutiers et les gardes nationaux de Brive, complices du désordre et du pillage, avait considérablement détérioré les richesses amoncelées dans l'antique demeure. Les procès-verbaux officiels, rédigés quelques jours après l'événement, ne parlent que de placards éventrés, d'étoffes lacérées, de barriques de vin et d'eau-de-vie défoncées, de glaces brisées, et sont muets d'ailleurs sur le nombre et la nature des meubles emportés, quoiqu'il fût notoire que chacun des envahisseurs en eût pris à sa convenance, sans être le moins du monde inquiété !

Les chaumières des environs et aussi nombre de maisons bourgeoises s'étaient largement approvisionnées de lits, de couvertures, de draps, de serviettes, de fauteuils, de chaises, de tableaux de prix et de miniatures représentant de petits amours devant lesquels les femmes des voleurs s'agenouillaient pieusement, les prenant pour des Enfants Jésus.

Cependant la conscience des paysans se tourmente facilement ; elle est plus craintive que celle des messieurs ; la peur d'un retour offensif de la justice humaine les talonnait. Ils se défirent, moyennant quelques sous, des objets de valeur qu'ils étaient d'ailleurs incapables d'apprécier.

Les beaux meubles ne tardèrent pas à orner les logis bourgeois de la contrée ; ce fut bientôt un luxe à la mode, parmi les familles comme il faut et inclinées dans le sens de la révolution, de se faire honneur d'objets artistiques ayant appartenu bien authentiquement au château de Roffignac.

Cette mode n'est pas tout à fait éteinte au bout d'un siècle révolu.

Je sais un grand prêtre du droit, aujourd'hui mort, forcé de son vivant, — fait unique dans les annales de son Ordre — de vendre sa charge pour y avoir exécuté des tours de sa façon, qui s'est rendu acquéreur, au prix de 400 francs, d'une vaste armoire armoriée et sculptée, laquelle vaut vingt fois plus, au cours actuel des meubles anciens. Mais un de ses parents pauvres la détenait, et il a saisi l'occasion de faire la bonne affaire, à ses dépens et aux miens. Car ce meuble m'appartient toujours, il n'y a pas de révolution qui tienne.

Si je m'étais avisé pourtant de la réclamer à ce ruffian, il m'aurait répondu certainement que « possession vaut titre. »

Nous verrons bien !

Quoique découronné de ses pièces les plus belles et les plus apparentes, le mobilier de Roffignac, où l'utile était mêlé au somptueux, avait de quoi satisfaire encore bien des cupidités et bien des curiosités.

L'administration républicaine en jugea ainsi, espérant que les amateurs se présenteraient aussi nombreux que les acquéreurs des biens-fonds se faisaient rares. Voler un meuble ne semble pas, en effet, aussi coupable ni surtout aussi accusateur que voler un champ. Le meuble se détruit à l'usage, et quand il est usé il n'en est plus question ; un champ reste, au contraire, et le blé qu'il produit chaque année reproche son crime au larron, et ceci à perpétuité.

Le calcul était juste. On commença par le mobilier d'Uzerche. Celui-ci était intact ou semblait intact, car je dirai tout à l'heure ce qu'il y manquait d'essentiel.

Il fut divisé en huit cent soixante lots, sauf légères erreurs dans mes additions,car j'ai la nomenclature sous les yeux et je tiens à être précis. Ces huit cent soixante lots furent adjugés pour la somme totale de 7.083 livres 8 sols 3 deniers.

Cette vente, présidée par le citoyen Roume,semble avoir été effectuée en un seul encan, le 25 mars 1793, ce qui montre à quel point on avait hâte d'en finir avec cette opération véreuse.

Les prix s'en ressentirent. Les acheteurs payant en assignats, et les assignats étant tombés déjà à ce moment à 50 p. 100 de leur valeur nominale, il convient de fixer à 3.500 francs environ la somme réellement perçue par le Trésor.

Quant à l'estimation véritable de tous ces objets, dont la possession allait embellir et empoisonner tant de maisons, on s'en fera une idée quand j'aurai noté que deux fauteuils en bon état et recouverts de velours d'Utrecht furent vendus 8 livres en assignats; et une excellente bergère 10 livres de la même monnaie.

En évaluant à 50.000 francs le prix marchand de notre mobilier meublant d'Uzerche, je crois rester au-dessous de la vérité.

Que de noms on relève dans cette longue liste d'acheteurs, qui seraient étonnés de s'y voir couchés tout vifs ! Mais il me plaît d'être discret.

Il est d'ailleurs probable, qu'un certain nombre d'entre eux, obligés de donner des gages de civisme, avaient, en s'appropriant certains objets, la bonne intention de les rendre plus tard au légitime possesseur et même de s'en faire accroire à ses yeux, au cas où la contre-révolution eût été victorieuse et où M. de Lamase serait revenu en maître.

Mais voilà ! Le contraire s'est produit et l'enfer est pavé de bonnes intentions. Presque tous ces enchérisseurs ont pensé que ce qui est bon à prendre est bon à garder... et ils ont tout gardé! Peut-être en est-il encore, parmi leurs descendants, qui se couchent dans nos draps et s'essuient avec nos serviettes, tant, dans les anciennes maisons, le linge était abondant et de qualité durable.

Je ne connais, dans l'espèce, que deux cas de restitution.

En 1837, un de mes grands-oncles, accablé par l'âge, désira mourir sinon dans le lit, du moins dans le fac-similé du lit à baldaquin où il était né. Il connaissait le paroissien qui, moyennant 17 livres 10 sols, se l'était approprié et, depuis un demi-siècle, y étendait tous les soirs ses membres maintenant engourdis par la vieillesse.

Mon oncle lui demanda par lettre de permettre à son ébéniste d'en prendre le dessin et la mesure. Le bonhomme, qui était devenu dévot, non par crainte de dieu mais par peur du diable, répondit en envoyant l'objet et ses accessoires, regrettant que tout cela ne fût plus très neuf. J'ajoute qu'il restituait un vieux lit, mais qu'il retenait une terre importante qui n'avait pas vieilli.

En 1910, un pauvre artisan d'Uzerche l'a imité, en rendant spontanément un papier de famille; c'est un diplôme de l'Université de Bordeaux, concernant un de mes ancêtres; ce parchemin n'a aucune valeur, même à mes yeux; le geste ayant été honnête, je tiens à le noter.

L'opération de la vente d'Uzerche s'étant effectuée sans trop de scandale, on procéda à celle de Roffignac, mais celle-ci fut singulièrement plus longue et ne dura pas moins de dix décadis consécutifs.

La valeur en était beaucoup plus importante, tellement importante que le citoyen Lavergne, commissaire du district de Brive, vint s'installer au château pour y diriger l'encan et y vivre grassement aux frais de la princesse, assisté des citoyens Chicou et Deyzat.

Commencées le 1er septembre, les enchères ne furent terminées qu'en décembre et produisirent un total d'environ 50.000 livres en assignats, équivalant à un peu plus de 25.000 en numéraire, ce qui porte la valeur marchande aux alentours de 300.000.

Et une bonne partie de la marchandise avait été abîmée par le passage des barbares.

Les réflexions suggérées par les opérations effectuées à Uzerche s'imposent au sujet de celles d'Allassac. J'userai d'une égale discrétion en ce qui concerne les noms des profiteurs d'occasion, évidemment plus nombreux... cinq ou six cents ! Je ne me permettrai qu'une observation au point de vue de l'art.

Mon arrière-grand-père, jaloux de moderniser Roffignac et de lui imprimer le cachet de distinction alors à la mode, avait orné l'escalier d'honneur d'une rampe magnifique en fer forgé. Ce chef-d'oeuvre était calqué exactement sur la rampe du palais ducal de Nancy qui passait pour une merveille de ferronnerie et qui est réputée de nos jours encore pour une chose remarquable. Les brutes officielles la cassèrent en vingt et un morceaux et la subdivisèrent en autant de lots qu'achetèrent vingt et une autres brutes sans épithète.

Qu'ont-ils fait de ces lots ? Quelques-uns sans doute portèrent les leurs au forgeron qui dut les transformer en instruments aratoires. Mais j'en soupçonne d'autres, déjà messieurs quoique sans-culottes, de les avoir gardés jusqu'à des temps plus calmes pour les revendre à bénéfice, car la belle orfèvrerie de fer a toujours été prisée des connaisseurs.

Je ne dois pas terminer ce rappel de la venté nationale de nos mobiliers sans faire une constatation d'ordre général, car elle s'applique à toutes les rapines du même genre, sur toute la surface du territoire de la république.

Dans les inventaires interminables qui défilent sous mes yeux, je vois bien aligner des lits, des draps, du linge, des fauteuils, des canapés, des chaises, des pots de chambre, des balais, des bahuts, des bois de bibliothèques, des ustensiles de ménage et de cuisine, etc., etc.; je ne vois jamais figurer de bijoux, d'argenterie, de tableaux et de livres précieux. Et Dieu sait si mon arrière-grand-père était fourni de ces objets de luxe, aussi bien d'ailleurs que la plupart des châtelains, des bourgeois et même des campagnards aisés de son temps ! Rien que son argenterie de table représentait une fortune. Et cependant on ne met en vente ni un seul couvert ni un seul plat d'argent. Tout cela est évanoui. L'invasion bestiale des émeutiers de Roffignac a mutilé et brisé des meubles qui se voient, des pendules, des glaces, laissant intacts l'or et l'argent rangés dans des coffres qu'ils ont négligé d'éventrer. Mais à l'invasion des rustres en blouse et en sabots ont succédé plusieurs invasions de gens bien mis et bien chaussés, qui, sous prétexte d'apposition de scellés ou de formalités d'inventaires, ont clandestinement pénétré dans les riches demeures, fracturant les serrures et emportant le solide; tout ce qui, sous un volume médiocre, représente la forte somme réalisable à toute heure et dont personne ne s'avise de demander compte. Ils laissent les miettes du festin au menu peuple, fabriquent ainsi des milliers de complices et, grossissent la responsabilité de ces complices, dans le but de les déterminer à persister à jamais dans l'hérésie révolutionnaire ; ils se dissimulent dans l'ombre et s'emparent de l'or et de l'argent, sûrs que la possession de ces métaux les mettra à l'abri des réclamations futures; car l'argent ni l'or ne portent avec eux la marque du possesseur légitime, ou, s'ils la portent, il est facile de l'effacer.

Ce phénomène, encore une fois, s'est produit partout, d'abord secrètement, puis ouvertement, à la face du soleil. Les grands guillotineurs forcent les détenteurs de numéraire et d'orfèvrerie à les déposer, sans reçu, entre leurs mains. Ils volent les calices et les ciboires des églises, brûlent les chapes sacerdotales pour en extraire les fils précieux.

Fouché, après son proconsulat de Nevers, entasse les produits métalliques de ses exploits dans quatre fourgons qu'il expédie tranquillement vers sa maison de Paris. Lequinio fait faire des perquisitions domiciliaires à Rochefort et remplit trois tonnes d'écus de six livres, qui constituent ses petits profits. On verra plus loin qu'on allait jusqu'à fouiller dans les poches pour en extraire la monnaie.

Cette raréfaction de l'or et de l'argent, opérée par les chefs de la révolution et à leur avantage exclusif, produisait fatalement la disette, laquelle occasionnait les accaparements du blé et, finalement, déterminait la banqueroute. Ces trois dénouements, faciles à prévoir, devaient être trois nouvelles sources de lucre pour les bandits. Ils les escomptaient, et ce calcul odieux n'est pas un des côtés les moins intéressants de la philosophie révolutionnaire.

La France, on ne saurait trop insister sur cette vérité, possédait cinq milliards de métaux d'échange en 1789, beaucoup plus proportionnellement qu'aujourd'hui, étant donnés les besoins décuplés du commerce. La moitié de ce trésor national était monnayée; l'autre était convertie en objets d'art. Cette joaillerie était la réserve de la France, car, dans un besoin pressant de l'Etat, ses détenteurs n'hésitaient jamais à la porter au trésor public pour y être traduite en numéraire.

La révolution n'avait pas sévi trois ans qu'il ne circulait plus en France une seule pièce d'or et d'argent, et qu'on ne mangeait plus que dans des assiettes de faïence avec des fourchettes de fer.

Les divers hôtels des Monnaies, autrefois et depuis si actifs, tombèrent en sommeil comme les Loges. C'est à peine s'il a été frappé, de 1790 à 1801, pour quinze millions de numéraire jaune et blanc. La frappe du billon, dont la valeur intrinsèque est insignifiante, fut seule intarissable, comme l'impression des assignats.

Où avaient donc passé ces cinq milliards ? Evidemment dans les poches des chefs de la conspiration.

Aussitôt l'ordre matériel rétabli et la Banque de France instituée, on vit s'engouffrer dans ce réservoir national tous les métaux précieux naguère introuvables. Après les avoir liquidés les fripons éprouvaient le besoin de les solidifier à nouveau ("Sarepta dicitur Gallia, ubi metallis rapiendis et liquandis" Exégèse rabbinique de la Bible). Si, de 1790 à 1802, la Monnaie n'a fabriqué que quinze millions de pièces métalliques, elle en a jeté en circulation pour plus de quatre milliards dans les dix années qui suivent.

Il semble bien que voler soit le propre de l'homme, presque autant que forniquer. Il faut une grande vertu naturelle et beaucoup de religion pour résister à la tentation de pratiquer ces deux vices, quand le diable les présente dénués de danger et abrités contre la honte.

En 1793 vertu et religion étaient également bafouées.

Quand les gens demi-honnêtes eurent compris qu'on pouvait, en prenant quelques précautions légales, s'approprier le mobilier d'autrui, sans éprouver de trop cuisants remords et sans être montrés au doigt par le voisin aussi peu innocent qu'eux-mêmes, ils estimèrent que la prise de possession des maisons et des terres du prochain ne tirerait pas beaucoup plus à conséquence.

Il se présenta donc des acquéreurs pour concourir aux adjudications des biens-fonds.

On avait vite renoncé à former des lots considérables auxquels seuls auraient pu prétendre les gros bonnets du pays, du moins ceux qui ne refusaient point de se déshonorer mais prétendaient y mettre des formes.

Il convenait donc de laisser les paysans s'engager les premiers dans cette opération malhonnête. Ils en auraient la honte et, plus tard, on s'arrangerait pour racheter leurs petites parcelles, d'autant plus aisément que les cahiers des charges contenaient une clause de rescission de vente en cas de non-paiement dans les délais stipulés. En outre, il fallait payer comptant le premier dixième de l'adjudication; c'était un moyen de vider à fond les bas de laine des cultivateurs et de « liquider » tous les métaux de France, jusqu'au dernier louis, jusqu'au dernier écu de six livres, conformément au programme.

D'ailleurs, le conventionnel Cambon, le receleur en chef de tous les biens volés, criait misère. Les biens, dits nationaux, étaient les gages des assignats et les assignats baissaient, baissaient toujours.

La Convention ordonna alors de diviser les latifundia en plusieurs lots, de vendre chaque parcelle à n'importe quel prix et d'accorder aux acheteurs de grandes facilités de paiement.

En ce qui concerne les domaines de mon arrière-grand-père, les administrateurs de la Corrèze décidèrent qu'il serait politique de commencer par la mise en vente d'une vaste prairie qui s'étendait au pied de sa maison patrimoniale d'Uzerche, et qui, par sa situation en contre-bas des anciens remparts, était d'une fécondité rare. Constamment arrosée par la Vézère et engraissée par les eaux de la ville, elle excitait la convoitise des sans-culottes peu délicats.

La prairie, d'une contenance de 24.800 toises carrées d'après l'inventaire officiel, c'est-à dire de dix hectares environ, fut divisée en huit lots.

Sept furent vendus le 19 ventôse de l'an II, ce qui correspond au 9 mars 1794.

Oh ! par cher. Cette propriété, qui vaut certainement aujourd'hui plus de 100.000 fr. en bloc, pouvait être évaluée à cette époque 60.000 livres. Elle fut cédée aux amateurs pour le prix de 15.925 fr.

Un peu plus du quart, dira-t-on. Il est donc exagéré de prétendre que les biens nationaux ont perdu sur le marché 95 p. 100 de leur valeur.

Attendez ! Le prix de 15.925 francs existe bien sur le papier officiel, mais la somme effectivement versée au Trésor fut réduite au chiffre plus modeste de 1.218 fr. 55. La dépréciation réelle subie par notre prairie d'Uzerche fut donc de 98 p. 100.

Par quel miracle d'opération mathématique et de rouerie fiscale en est-on arrivé à ce résultat fantastique ?

Oh ! bien simple. Les acquéreurs avaient la faculté de se libérer en assignats reçus à leur taux nominal, et ils en usaient avec d'autant plus d'enthousiasme que l'assignat était déjà tombé au commencement de 1794 à 40 p. 100 de sa valeur fiduciaire ; mais ils avaient aussi le droit d'anticiper les payements fixés à dix échéances annuelles, toutes égales.

Ils en usèrent de même ; cependant ce ne fut point par excès de zèle.

Je prends comme exemple l'individu qui se rendit adjudicataire du lot n° 1 au prix officiel de 2.400 francs. Le jour de l'enchère il versa deux cent quarante livres en assignats, soit quatre-vingt-dix francs convertis en numéraire. L'année suivante, cent francs d'assignats ne valaient plus que vingt francs. Il donna encore deux cent quarante livres, soit cinquante francs en numéraire. Au commencement de 1796, la troisième année de l'acquisition, un vent de ruine soufflait sur toute la France. On achetait couramment mille livres en assignats avec un louis d'or authentique ou avec quatre écus de six livres.

Tous les acheteurs du pré Lamase jugèrent le moment favorable pour anticiper les payements. Ils acquittèrent huit annuités d'avance. L'adjudicataire du premier lot paya donc les 1.920 francs qu'il devait encore en monnaie de singe, je veux dire avec huit ou dix écus de six livres, en sorte que sa nouvelle propriété, si elle lui coûta son honneur et peut-être le salut de son âme, ne l'appauvrit que de 161 fr. 55, pas même la valeur de la moitié d'une récolte de foin.

Cette spéculation était à la portée de toutes les intelligences. Parmi les soixante-dix à quatre-vingts voleurs de nos immeubles je n'en ai remarqué qu'un seul n'ayant pas su profiter de l'occasion. C'était un sot qui paya cher sa sottise. En effet, vers la fin de 1796, les grands chefs de la révolution, ayant jugé que la vaste escroquerie des assignats avait procuré le maximum de profit qu'ils pouvaient raisonnablement en attendre, décrétèrent leur première banqueroute. Disqualifiant eux-mêmes les quarante-sept milliards de petits papiers revêtus de leurs signatures, ils décidèrent que ceux-ci ne seraient plus reçus, à aucun taux, dans aucune caisse publique. Il fallut payer en numéraire et bon nombre d'acheteurs de biens nationaux en étant démunis furent déchus de leur acquisition. Le vol leur coûta au lieu de leur rapporter, et beaucoup de paysans apprirent à leurs dépens qu'il en cuit parfois de s'acoquiner avec les fripons des villes.

Les bourgeois et les gentilshommes dévoyés attendaient ce moment-là pour reprendre, à meilleur marché encore qu'en 1793 et 94, les parcelles qu'on avait abandonnées aux miséreux et arrondir les gros lots dont ils étaient déjà nantis. Ce mouvement tournant et enveloppant leur fut facilité par le gouvernement du Directoire qui décida dès lors qu'on ne mettrait plus les biens nationaux aux enchères mais qu'on les céderait de gré à gré.

On peut imaginer la nouvelle gabegie à laquelle donna lieu cette mesure.

Voici pourquoi les latifundia, qu'on ne voulait plus souffrir aux mains des nobles, se reconstituèrent entre les griffes des clercs d'huissiers, hommes de loi, secrétaires de mairie, magisters de villages, prêtres défroqués et autres espèces qui composèrent l'immense majorité des gros acheteurs, et dont quelques-uns ont fait souche d'honnêtes gens, défenseurs du trône, de l'autel, surtout partisans irréductibles du principe sacro-saint de la propriété. Leurs descendants croiraient manquer à toutes les traditions de la chevalerie s'ils n'ornaient point leurs noms de la particule, s'ils ne le flanquaient point même parfois d'un titre ronflant.

Cette note historique et philosophique m'a éloigné un peu du sujet principal du chapitre. Aussi bien, dois-je supposer que les digressions de cette nature offrent un intérêt plus général que la nomenclature un peu sèche des biens ravis, alors même que j'imprimerais tout vifs les noms des personnages qui ne rougirent pas de s'enrichir de ces dépouilles, noms qui sont au bout de ma plume mais qui n'en sortiront pas encore. Il me suffit, pour l'instant, de troubler leurs héritiers dans une possession... moralement irrégulière.

Je me suis étendu assez longuement sur la vente de la prairie d'Uzerche, afin de mettre à nu les procédés de liquidation de l'époque révolutionnaire, et pour expliquer pourquoi l'immense vol des biens nationaux ne constitua finalement qu'une opération financière des plus médiocres. Cinq cent quarante millions seulement sont tombés dans les poches du détrousseur en chef, Cambon, et l'on estime à vingt-cinq milliards la valeur marchande des propriétés qui furent confisquées, soit huit milliards au clergé tant régulier que séculier, quinze milliards aux émigrés et deux milliards aux décapités. Cela fait à peine du 3 p. 100, moins que les brocanteurs louches ne donnent aux cambrioleurs et moins que les banqueroutiers frauduleux qui se respectent, après fortune faite, n'attribuent à leurs clients.

Il semble d'ailleurs que ce soit un prix fait. Le milliard des congrégations, je l'ai dit dans la préface, ne produit que trente millions, soit 3 p. 100 de l'estimation, et les prolétaires septuagénaires n'en tirent pas plus de profit que les pauvres de 93 n'ont tiré de revenant-bon de la spoliation des nobles et des prêtres. C'est le métier des déshérités de la fortune d'être toujours dupes.





Si le pré Lamase n'a procuré que 1.218 fr. 55 net au Trésor, la belle terre de Roffignac a rapporté moins encore proportionnellement. En 1789, elle était estimée un million environ. Sa valeur s'est beaucoup accrue depuis, tant à cause de la bonification de la culture qu'en raison de l'exploitation d'ardoisières d'un excellent rapport (Ces ardoisières sont exploitées par une société en actions, en sorte qu'un nombre notable de mes compatriotes se partagent nos trésors souterrains. On trouve parmi les actionnaires, non seulement la quantité mais parfois aussi la qualité, je veux dire certains noms qu'on aimerait autant ne pas rencontrer sur la liste). Jusqu'en 1796 c'est à peine si l'on en avait détaché quelques lambeaux, achetés par des paysans ambitieux d'agrandir le champ dont ils étaient riverains. En 1795 on divisa le bloc en quatre lots qui furent acquis par trois petits bourgeois d'Allassac et un ancien valet de chambre du château. Celui-ci consacra à l'accomplissement de sa mauvaise action les économies de ses gages; ce qui constitua un placement avantageux, car ses descendants vivent encore sur la terre plantureuse acquise ainsi par l'ancêtre, en bons rentiers, craignant Dieu et les gendarmes. Je respecte leur quiétude en ne les nommant pas. Par charité je tais aussi le nom de ses trois camarades qui expièrent, de leur vivant, par des fins lamentables, leur faute jugée par Dieu impardonnable en ce monde.

Les quatre gros lots et les petits furent adjugés au prix global de 252.000 livres, payées sur-le-champ ou en deux termes, avec des assignats valant un louis les mille livres, — mettons deux pour faire bonne mesure — ce qui ramène la somme versée au Trésor au maximum de dix ou douze mille livres — un peu plus de 1 p. 100.

La terre de Vignols fut divisée en neuf lots. L'un d'eux fut généreusement abandonné à mon grand-père qui, n'ayant pas émigré, avait droit au quart des biens de son père, c'est-à-dire au septième du quart, puisqu'il ne représentait qu'un septième de la descendance. Mais on lui rogna quand même ce vingt-huitième de portion. Après ventilation, il n'obtint qu'une maison d'habitation et une quinzaine d'hectares de prés, terres, bois et vignes. Il dut s'en contenter, car il y allait de la vie de protester, et j'ignore s'il ne fut pas même contraint de dire merci! Coûte que coûte, il importait de sauver du naufrage universel ce lopin de l'héritage des Maulmont, l'illustre famille qui a eu l'honneur de donner deux papes à l'Église, Clément VI et Grégoire XI.

Les terres possédées sur le territoire de la ville d'Uzerche, y compris la prairie Lamase, furent adjugées au prix total de 262.000 livres, qui rapportèrent à Cambon dans les trente mille francs ; ce qui fait presque du 9 p. 100 sur l'adjudication; mais pour obtenir la valeur réelle il faut, comme dans les autres cas, multiplier 262.000 par 4.

Dans la commune de Vigeois, huit cents hectares environ, subdivisés en vingt-cinq ou vingt-six domaines et constituant cinq seigneuries, Roupeyroux, Haute et Basse-Mase, Charliac, Charliaguet et La Nauche évitèrent le morcellement à l'infini. Il semble que chacune de ces propriétés ait été adjugée à un seul enchérisseur, et les prix atteints furent relativement élevés. C'est ainsi qu'on paya la Haute-Mase 31.000 livres et la Basse-Mase 32.000. La Nauche fut adjugée à un métayer, nommé Lacroix, qui emprunta à un usurier l'argent qu'il jugeait utile à la faisance-valoir. Au bout de deux ans le prêteur le fit exproprier, et Lacroix, sans ressources, se fit bandit et coupeur de routes, estimant ce métier plus honorable que celui de voleur de biens. Les gendarmes le massacrèrent dans un chemin creux, en 1799, au cours d'une de ses expéditions nocturnes. Un des domaines de Charliac fut laissé à mon grand-père, soit disant pour compléter, avec les quinze hectares de Vignols, la part de sa légitime.

Le reste de la propriété de Charliac fut morcelé, mais les divers acquéreurs subirent, plus ou moins, la fâcheuse destinée de Lacroix. Leurs premiers successeurs ne furent pas plus heureux. Quand les drames parurent oubliés, un spéculateur patient fit masse de tous les morceaux et en constitua, en les joignant à la terre et au château de la Nauche, une des plus belles propriétés du pays.

Le Roupeyroux fut adjugé à un ancien huissier, le nommé B..., celui-là même qui a rendu en 1837 le lit à baldaquin. Il l'a transmis à ses enfants et c'est maintenant son petit-gendre qui l'occupe, quand il n'occupe pas au tribunal.

Le domaine de Fleyniat à Lagraulière fut adjugé au prix officiel de 25.000 livres. Les beaux et nombreux domaines de Perpezac-le-Blanc, de Perpezac-le-Noir, d'Orgnac, de Voutezac, du Lonzac, etc., furent vendus à des aigrefins dont j'ai la liste (Un des acquéreurs, sans le sou, se porta adjudicataire d'un domaine pour le prix de 30.000 livres. II courut à sa nouvelle propriété, en détacha une paire de boeufs et s'empressa de les vendre à la foire voisine au prix de 40.000 livres en assignats. Il en donna 30.000 au fisc, et avec le reste acheta deux veaux. Je défie bien les apologistes les plus déterminés de la révolution de démontrer qu'une propriété constituée de cette façon repose sur des bases inébranlables.).

Je me dispense de la divulguer; mais j'exprime un regret cuisant en songeant à la perte de la terre de Montéruc, au demeurant d'assez mince valeur. Elle nous venait des Roffignac qui la tenaient eux-mêmes, par suite de trois alliances consécutives, du cardinal Aubert de Montéruc, neveu du pape Pierre Aubert des Monts, connu dans l'histoire sous le nom d'Innocent VI (1352-1362) (Si Montéruc n'avait pas grande importance, en tant que terre régie par le seigneur, elle en avait une inappréciable par le nombre des redevances auxquelles étaient astreints les habitants du pays. Je n'ai pas compté moins de trois cents de ces tributaires, payant qui une géline, qui une douzaine d'oeufs, ou une gerbe de blé ou une gerle de vin, etc. Ces redevances ou servitudes provenaient de ventes régulières ou de donations à titre légèrement onéreux; elles servaient à maintenir un lien très ténu mais indéchirable entre le maître primitif et les familles de ses anciens tenanciers ; c'était un rappel de propriété. En détruisant tous ces titres dans la fatale nuit du 4 août, l'Assemblée Constituante a donc commis un attentat contre le bien d'autrui, premier crime qui a facilité les autres.).

Avant de clore ce chapitre des spoliations, il est juste de consacrer quelques pages à la destinée du château de Roffignac, dont les conjurés du Bas-Limousin ne pouvaient considérer l'aspect majestueux sans qu'une basse envie ne pénétrât leurs âmes cupides et n'échauffât la haine qu'ils avaient vouée au châtelain.

Aucun cependant n'avait osé l'acheter pour s'y prélasser en maître. Même aux heures de complet bouleversement et de travestissement de toutes les conditions sociales, les usurpateurs les plus osés reculent devant certains ridicules.

En sus des quatre gros lots du bloc domanial, il existait une réserve assez importante entourant la demeure seigneuriale. L'administration de l'enregistrement l'avait affermée à un sans-culotte qui était, en même temps, un sans-soutane, car c'était un prêtre défroqué (J'ai longtemps cru que ce malheureux était le curé d'Allassac, mais des renseignements plus précis m'ont appris qu'il était curé d'une paroisse voisine où nous avions aussi des biens. Le scandale reste d'ailleurs le même.).

Cet apostat y faisait bombance tandis qu'une affreuse disette sévissait sur toute la contrée, et il s'efforçait de donner tous les jours des gages de plus en plus irrécusables de son sans-culottisme. Les novices du crime ont toujours peur de n'y être point enfoncés assez profondément pour étouffer leur conscience et pour donner aux professionnels des preuves suffisantes de leur sincérité. Ce double sentiment explique pourquoi les plus forcenés terroristes furent généralement des prêtres ou des ex-dévots.

Le spectre du vieil exilé, dont il dévorait audacieusement les revenus, hantait ses rêves. Il lui aurait volontiers fait couper le cou, mais la victime était hors de portée. Ne pouvant lui prendre la tête, il résolut de s'en prendre à son château et de détruire ainsi une demeure de gens de bien.

La démolition de Roffignac ne pouvait rien rapporter à personne. Le peuple criait la faim : on lui offrait des pierres. Il paraît que le système a du bon puisqu'il réussit encore quelquefois.

Quand l'ex-curé proposa à la municipalité de la commune d'Allassac de découronner le château, celle-ci fut choquée qu'il prît une initiative aussi radicale. L'apostat menaça alors les officiers municipaux de porter contre eux une accusation de modérantisme. Epouvantés, ils le supplièrent de faire du moins les choses régulièrement, de présenter une requête officielle sur laquelle ils prendraient une délibération conforme à ses désirs. Le déprêtrisé s'exécuta, mais comme c'était un prévoyant de l'avenir le texte de sa pétition a totalement disparu.

Il reste pourtant les procès-verbaux des actes officiels auxquels donna lieu ce document.

C'est d'abord le récit des événements qui provoquèrent la première réunion du conseil municipal d'Allassac :

La pétition avait été transmise par l'intermédiaire de deux jacobins de la commune et renvoyée à une commission; mais sans attendre que la municipalité eût statué sur sa demande, l'apostat avait ameuté deux fois le peuple, et le peuple avait menacé de procéder sans autorisation à la démolition. On l'avait calmé en le « pérorant », et en promettant d'envoyer sur-le-champ deux commissaires à Brive, chargés de solliciter des administrateurs du district, « seuls investis du pouvoir d'ordonner la destruction d'un bien national, la permission d'abattre Roffignac ».

Manifestement, les officiers municipaux ne cherchaient qu'à gagner du temps. Mais ils n'avaient pas eu la main heureuse dans le choix des commissaires expédiés au district de Brive. L'un de ceux-ci, fesse-mathieu de la localité, était capable de marcher sur le cadavre de son père pour parvenir à faire parler de lui.

Les bruits les plus sinistres couraient sur l'autre, tout jeune homme, étranger au pays. Il y était apparu depuis six mois à peine, amené de très loin par un marchand roulier qui, le sachant réfractaire à la conscription, l'avait caché dans le chenil de sa carriole pour le dérober aux recherches des gendarmes. On assurait que, levantin d'origine et conduit en France par un officier de marine qui l'avait fait instruire, il avait livré son libérateur au bourreau. Audacieux et bavard intarissable, il n'avait pas tardé à prendre la tête des sans-culottes du pays, et les honnêtes gens le redoutaient.

La municipalité d'Allassac lui avait donné, ainsi qu'à son collègue, l'instruction secrète de rapporter à tout prix un arrêté du district de Brive prescrivant de surseoir indéfiniment à la démolition du château.

Par la lecture de l'arrêté qui suit on va voir comment les deux drôles s'étaient acquittés de cette mission de confiance.

Je passe sur les préliminaires, rappelant la pétition du mauvais prêtre R...

"L'administration du district, n'entendant pas contrarier la voix du peuple pour la démolition du cy-devant château de Roffignac, déclare recommander à la loyauté du peuple de la Commune d'Allassac la conservation du mobilier et des denrées, tant en vins qu'en grains, qui sont dans les bâtiments de ce cy-devant château, dont le peuple serait responsable tant collectivement qu'individuellement, en cas de dilapidation ou dégradation; sous la même responsabilité, de pourvoir à la sûreté des dits objets, soit par le moyen des scellés sur les portes des bâtiments qui les contiennent, s'ils ne doivent pas être démolis, soit par le déplacement, s'il y a lieu, après en avoir préalablement constaté les quantités et qualités par un procès-verbal énumératif régulièrement fait, avec recommandation expresse à la dite municipalité de prendre toutes les autres mesures de précaution que sa prudence lui suggérera suivant les circonstances, pour la conservation des dits objets.

Fait au conseil d'administration du district de Brive, le 1er germinal, an II, de la Rép. fr., une et indivisible.

Suivent cinq signatures."

Il n'y avait plus qu'à s'exécuter et, dès le lendemain, la municipalité d'Allassac faisait procéder à la nomenclature du mobilier restant encore dans le château.

Cet inventaire n'offre point par lui-même grand intérêt ; il témoigne seulement de l'inquiétude des malheureux obligés de le dresser et des précautions qu'ils prennent pour accroître, le plus possible, le nombre des responsables. Neuf signatures, en effet, sont apposées au bas de ce long document, et l'une d'elles a même été, ultérieurement, grattée frénétiquement. A ces neuf noms sont ajoutés ceux de douze commissaires désignés pour surveiller les travaux de la démolition et prendre garde que les matériaux ne soient point détériorés. Tout le long du papier, ces infortunés officiers municipaux protestent qu'ils agissent ainsi à leur corps défendant.

La destruction méthodique dura quatorze jours, du 4 au 18 germinal de l'an II. La population, que les citoyens R... et X... avaient représentée comme désireuse d'accomplir au plus vite cet acte de vandalisme, fit preuve, au contraire, d'une remarquable tiédeur, et il fallut menacer les paysans poulies forcer à coopérer à l'enlèvement gratuit et obligatoire de pierres qui ne serviraient plus à rien. Beaucoup se demandaient si c'était pour aboutir à pareil résultat qu'on avait supprimé la corvée avec tant de fracas (la corvée avait été abolie en Limousin par Turgot, dès 1761 ; elle le fut également pour toute la France en 1789, non seulement la corvée seigneuriale mais encore la corvée publique, autrement dite « prestation ». Elle fut rétablie le 20 prairial an II, sous le nom de réquisition, et dans les conditions les plus abusives, puisque les citoyens furent contraints de travailler les uns pour les autres, sous peine de déportation).

Les tyranneaux des départements trouvèrent moyen d'exaspérer encore l'arbitraire de la Convention. J'ai sous les yeux une circulaire des administrateurs d'Uzerche adressée par eux à tous les maires du district en leur transmettant le décret du 20 prairial. A la peine de déportation édictée par la Convention contre les ouvriers agricoles qui se déroberaient à l'obligation de la corvée, ils substituent, de leur propre autorité, la menace de la guillotine, et ce n'était point un vain épouvantail ; le men-

Enfin la partie du château condamnée à mort était tombée le 18 germinal, comme le constate une pièce officielle datée de ce jour et revêtue de la signature du maire et de deux de ses officiers municipaux. Le défroqué requis de signer également s'y refusa avec énergie. Ce n'était pas seulement un misérable, c'était un roué. On ne peut rien invoquer contre une signature authentique, mais on peut toujours nier avoir participé à un acte criminel quand la culpabilité ne laisse pas de témoignages décisifs.

Toujours harcelé par l'esprit de prudence, il ne voulait pas se rendre acquéreur des restes du château et des jardins, quoiqu'on lui offrit le tout à vil prix. Cependant; il fallait que le décret des Loges fût exécuté. Mes parents, quoi qu'il advînt, ne devaient pas rentrer en maîtres dans leur vieille demeure, même en ruinés, et c'est pour cette raison — rien que pour cette raison — qu'on les fit languir dix-huit mois à Paris.

Un petit bourgeois d'Allassac se laissa tenter, en 1802, par l'esprit de Spéculation.

Il morcela les terrains aplanis par la démolition de germinal, an II, ainsi que les beaux jardins escarpés qui grimpaient jusqu'au mur d'enceinte de là petite ville. On a construit sur ces emplacements des masures, maintenant lamentables de vétusté;

Le corps du château, en dépit de son émasculation vandalique, gardait encore belle apparence avec sa tour carrée centrale décapitée, abritant à droite et à gauche deux corps de logis.

N'en pouvant rien tirer et n'osant l'habiter de peur d'être l'objet des moqueries de ses concitoyens, le premier spéculateur le céda à un second.

Celui-ci emprunta de l'argent à un homme qui avait le plus grand intérêt moral à faire disparaître les derniers témoins muets de ses hypocrisies d'antan.

Cet homme n'eut garde de faire exproprier son débiteur, mais il avait assez d'influence sur le conseil municipal pour le déterminer à acheter le monument, sous le prétexte de bâtir une maison d'école. Le marché fut conclu. Le créancier commença naturellement par se rembourser avec les deniers publics; puis Roffignac fut rasé et la maison d'école, telle qu'on la voit encore aujourd'hui, a été construite sur les fondements du château.

En l'édifiant on avait évité, par motif d'économie, de défoncer les caves voûtées qui témoignaient toujours de l'importance et de la solidité des antiques constructions.

En 1897, la municipalité d'Allassac, composée d'ailleurs de braves gens, gênée par ces voûtes pour ses opérations de voirie, en décréta l'effondrement ainsi que la suppression d'une porte gothique, dernier reste des fortifications de la petite ville.

...etiam periere ruinae.

Il n'y a plus rien !... rien de ce Roffignac qui fut, suivant les traditions les mieux accréditées, le berceau du christianisme dans les Gaules; qui aurait abrité saint Martial; qui, sûrement, a donné l'hospitalité au pape Innocent VI, à quatre rois de France, au duc d'Anjou, vainqueur de Jarnac et de Moncontour, à Henri IV, au duc de Bouillon et à son illustre fils, le maréchal de Turenne, à nombre d'autres personnages éminents;... qui avait étendu, à travers les siècles, son ombre bienfaisante sur toute la contrée.

Il existe encore à Allassac une grosse tour ronde ayant toujours dépendu du fief seigneurial. Edifiée par Pépin le Bref, lors de ses guerres contre les aquitains, elle est d'une allure imposante et constitue un beau joyau pour son propriétaire, — sans utilité pratique d'ailleurs.

Elle n'avait pas été vendue et, depuis 1814 jusqu'en 1846 environ, mon grand-père et ses frères avaient exigé de la ville d'Allassac un fermage de deux francs, établissant leur droit de propriété et interrompant la prescription. A cette dernière date, le maire du lieu, sous couleur d'ardente amitié, confia à mon père, avec des tremblements dans la voix, qu'il aurait la douleur de lui faire un procès au nom de la commune, s'il ne renonçait pas à sa rente de quarante sous. Mon père, qui n'était pas processif, céda.

Je fais mention de cette tour parce que les voyageurs la remarquent dans le trajet du chemin de fer de Paris à Toulouse, dominant la plaine, et parce que je ne dois rien oublier de nos revendications.

On l'avait rendue à mon arrière-grand-père, après le décret d'amnistie de 1802, mais il n'en pouvait rien faire.

On lui avait aussi rendu sa maison d'Uzerche, mais dans quel état ?

Diminuée des trois quarts comme son château de Roffignac. Pendant la période jacobine, l'administration d'Uzerche avait, elle aussi, pris un arrêté prescrivant de la démolir sous prétexte qu'elle affectait les allures d'une forteresse et qu'elle flanquait la porte « Pradel », ce qui constituait évidemment une double injure à la liberté.

Ce qu'on voit maintenant de notre vieille demeure ne représente pas même l'ombre de son aspect d'autrefois, quand elle était rapprochée du mur d'enceinte, ornée de tours à ses quatre angles, entourée de murs et de fossés, rendant l'accès de la ville presque impraticable à l'ennemi.

Il est extrêmement probable qu'elle avait été bâtie par mon premier ancêtre limousin, Géraud ; son style architectural est indiscutablement du quinzième siècle, comme on peut s'en assurer par la photographie publiée ci-contre, qui reproduit une gravure ancienne conservée à la mairie d'Uzerche.

La partie de la maison laissée debout, et servant autrefois de communs, avait été convertie en prison où l'on entassa, sous la Terreur, les femmes suspectes du district, et Dieu sait si elles étaient nombreuses !

C'est à cause de cette particularité qu'elle n'avait pas été mise en vente et qu'elle fit retour à son légitime possesseur, mais aussi nue qu'au jour lointain où le maître « ès-art maconnerie » l'avait livrée à son premier propriétaire.

Impossible en 1802 d'acheter des meubles, faute d'argent; donc, impossible de l'habiter.

Mes parents furent réduits à accepter l'hospitalité de l'un de leurs proches.

Ces deux vieillards, qui avaient été les rois de leur pays, rois par l'opulence et la dignité de leur vie, rentrèrent chez eux dénués des ressources les plus élémentaires. La révolution les avait contraints à cette détresse, parce qu'ils auraient commis le crime d'émigration, inexistant en droit pur et rayé expressément du code au mois de septembre 1791.

Le plus étrange, c'est que ce crime, même entendu et interprété dans le sens le plus révolutionnaire, mon arrière-grand-père ne l'a jamais commis.

Titre : Le Pillage des biens nationaux. Une Famille française sous la Révolution
Auteur : Pradel de Lamase, Paul de (1849-1936)
Éditeur : Perrin (Paris)
Date d'édition : 1912
Land: FRA
Article 201411201247: PG vraagt verjaring in cassatie-proces Eternit
JUSTITIE
PG vraagt verjaring in cassatie-proces Eternit
ID: 201411201247
Op 13/2/2012 werd Eternit in Turijn (ITA) veroordeeld en verantwoordelijk geacht voor de dood door asbestose van 3.000 mensen: de leiding kende de dodelijke gevolgen van asbestcement maar liet de productie gewoon doorgaan, zo oordeelde de rechter toen. Men spreekt van een misdaad op industriële schaal of een industriële misdaad. Eternit had vier fabrieken in Italië. Bij ons is de fabriek van Kapelle-op-den-Bos berucht. Op de kerkhoven errond is het stil en in de naburige dorpen zwijgt men liever.

De zaak tegen de Zwitserse topman en miljardair Stephan Schmidheiny was sindsdien hangende voor cassatie in Roma. De voorganger van Schmidheiny, de Belgische baron Louis de Cartier de Marchienne (Turnhout, 26/9/1921 – Arendonk, 21/5/ 2013), is inmiddels overleden*.

De PG, Francesco Iacoviello, vroeg nu onverwacht de verjaring en dus de stopzetting van het proces. Normaal verwacht je zo'n vraag van de verdediging. Ook abnormaal is deze vraag omdat ze zo snel volgt na een effectieve veroordeling. Wat twee jaar geleden nog behandeld werd, is vandaag verjaard en je zou denken dat rechtshandelingen de verjaring zouden stuiten. Niet zo dus in het Italiaanse gerecht (en in vele andere staten is het net zo).

De president van de Regio Piemonte, Sergio Chiamparino drukte zijn verrassing, ontgoocheling en diepe verontwaardiging zo uit: "Apprendo con sorpresa e disappunto della decisione della Corte di Cassazione di annullare, causa prescrizione del reato, la sentenza di condanna a Stephan Schmidheiny nel processo Eternit. Non può che destare profonda indignazione".

Het spreekt vanzelf dat de nabestaanden van de slachtoffers van 'de stille dood' in shock, ingedeukt, machteloos en woedend achterblijven. De overtuiging groeit in Italië en daarbuiten dat recht en rechtvaardigheid niet hand in hand lopen. Ook een van mijn vrienden behoort tot de slachtoffers.



*Cartier huwde in 1950 Viviane Emsens (1929) uit de industriële familie Emsens, hoofdaandeelhouder in Eternit. Hij werd actief in de multinational: van 1966 tot 1978 was hij afgevaardigd bestuurder en van 1978 tot 1986 was hij voorzitter van Eternit. De familie Emsens is met duizenden hectare, gelegen in het noorden van de provincie Antwerpen, grootgrondbezitter. (bron: in Trends van 12 oktober 1995 bracht Frans Crols een onthullende reportage over deze miljardairsfamilie; in 2006 bracht Knack een snoeiharde reeks van artikelen over de dodelijke werking van asbest en de verantwoordelijkheid van Eternit).

**Vinck. Cartier was niet de enige Belg die dicht bij de zaak stond. Ook Karel Vinck, die van 1971 tot 1975 werkzaam was bij Eternit-Italië, was eerder betrokken in deze zaak. Hij leidde er sinds 1973 de Eternitfabriek in het Siciliaanse Targia. Van 1975 tot 1978 leidde hij Eternit-België als gedelegeerd bestuurder. In 2006 werd hij in Italië samen met andere topmanagers van Eternit veroordeeld voor onvrijwillige doodslag. De rechtbank was van oordeel dat zij de gezondheidsrisico's verbonden aan het werken met asbest in grove mate veronachtzaamd hadden. Karel Vinck werd veroordeeld tot drie jaar voorwaardelijke gevangenisstraf. Vinck verzette zich tegen deze beschuldigingen. "Een industrieel weegt risico's af met alle beschikbare kennis op het moment van de beslissing. Niet met de kennis die dertig jaar later beschikbaar is", zei hij toen. In augustus 2009 vernietigde het hof van beroep van het Siciliaanse Catania die uitspraak en sprak hem vrij in de zaak.(bron) Karel Vinck was naar eigen zeggen er toen niet van op de hoogte dat asbest kanker kon veroorzaken.



Enkele maanden na die vrijspraak haalde Vinck op een bijzonder negatieve manier het nieuws toen hij voor de camera schamper beweerde "wij leven van fijn stof" (Terzake, 18 oktober 2009).
Toen ging het om de toename van de fijn-stof-concentratie in Antwerpen i.v.m. de bouw van de omstreden Oosterweelverbinding. Vinck is voorzitter van de BAM. In een normale maatschappij neemt men dan ontslag om de eer aan zichzelf te houden.

OVAM. Op 24 oktober 2014 gaf OVAM een persbericht vrij; daaruit blijkt dat er zo'n 3,7 miljoen ton asbest in omloop is. (bron) Navraag bij de woordvoerder Jan Verheyen van OVAM leerde dat het enorme cijfer enkel het Vlaamse Gewest betreft (mail van 20141121). De belastingbetaler draait op voor het opruimen ervan.


Wereldwijde vervuiling
Eternit leverde vanaf 1946 wereldwijd persbuizen van asbestcementstof: West-Europa, USA, Canada, Latijns-Amerika, grote stukken van Afrika, India, het Midden-Oosten. De samenstelling van asbest: "een vezelig gehydrateerd MAGNESIUMSILICAAT, wit of geel, soms groen, soms blauw van kleur, komt uit mijnen in Canada (chrysotiel) en uit Rhodesië (crocidoliet). Deze uiterst fijne vezels (diameter zowat een duizendse millimeter of een mikron) met sterk weerstandsvermogen (trekvastheid: 40 tot 45 kg/mm²) moet worden geopend, gedesintegreerd en goed van elkander gescheiden, zodat elk ervan achteraf volmaakt met cement kan worden omkorst." Gezondheidsproblemen doen zich voor tijdens de productie maar vanzelfsprekend ook bij renovatie- of afbraakwerken (boren, zagen, slijpen, breken, dynamitering, ...).
[Zie ook Asbestos: Risk Assessment, Epidemiology, and Health Effects, Second Edition; geredigeerd door Ronald F. Dodson,Samuel P. Hammar (2012), waarin de historiek van de onderzoeken naar schadelijke/dodelijke gevolgen op wetenschappelijke manier wordt uiteengezet.]
Getuigen

Hieronder de documentaire 'Eternit Casale Monferrato: la fabbrica del cancro', waarin getuigen voor de camera bevestigen dat de directie er alles aan deed om de gevolgen van werken met amiante te camoufleren.



Hieronder een tweede docu waarin o.m. de openbare aanklager en een oncologe aan het woord komen:


Pro memorie: Ook bepaalde vormen van talkpoeder (gehydrateerd waterstof-houdend magnesium-silicaat - H2Mg3(SiO3)4 of Mg3Si4O10(OH)2) zijn kankerverwekkend.
Land: ITA
Belgische Staat (2 KB's)
KB van 21 april 1999: staatsbossen en -wouden (116 in aantal) bij KB overgedragen aan Waalse Gewest - 21 AVRIL 1999. - Arrêté royal organisant le transfert de la propriété de bois et forêts (n=116), de l'Etat à la Région wallonne - 21 APRIL 1999. - Koninklijk besluit tot vaststelling van de lijst van Staatsbossen en -wouden (47 in aantal) overgedragen naar het Waalse Gewest
ID: 199904211486
Aanvulling (Franse tekst) en correctie aangebracht door LT op 20200107

BSB 19990917 (zie file 1)

DIENSTEN VAN DE EERSTE MINISTER EN MINISTERIE VAN MIDDENSTAND EN LANDBOUW EN MINISTERIE VAN FINANCIEN

21 APRIL 1999. - Koninklijk besluit tot regeling van de eigendomsoverdracht, van de Staat naar het Waalse Gewest, van bossen en wouden


ALBERT II, Koning der Belgen,
Aan allen die nu zijn en hierna wezen zullen, Onze Groet.
Gelet op de artikelen 3 en 39 van de Grondwet;
Gelet op de bijzondere wet van 8 augustus 1980 tot hervorming der instellingen, gewijzigd bij de wet van 8 augustus 1988, inzonderheid op de artikelen 3, 6 en 12;
Op de voordracht van Onze Eerste Minister, van Onze Minister van Landbouw, van Onze Minister van Financiën en op het advies van Onze in Raad vergaderde Ministers,
Hebben Wij besloten en besluiten Wij :
Artikel 1. § 1. De Staat draagt aan het Waalse Gewest de volle eigendom over van de hierna vermelde bossen en wouden :
1° « Bois de Chaumont » gelegen te Chaumont-Gistoux;
2° « Bois de Voilard » gelegen te Kasteelbrakel;
3° « Canal Bruxelles-Charleroi » gelegen te Ittre;
4° « Bois du Wey » gelegen te Grez-Doiceau;
5° Zoniënwoud gelegen te Terhulpen en Waterloo;
6° « Bois de Blaugies » gelegen te Dour;
7° « Bois de Bonsecours » gelegen te Bernissart en Péruwelz;
8° « Bois de Colfontaine » gelegen te Frameries en Colfontaine;
9° « Bois de Saint-Ghislain » gelegen te Dour;
10° « Bois de Silly » gelegen te Silly;
11° « Bois Les Grands Sarts » gelegen te Pont-à-Celles;
12° « Bois Menu-Bois » gelegen te Binche;
13° « Bois Etang de la Rampe » gelegen te Pont-à-Celles;
14° « Bois de Mariemont » gelegen te Morlanwelz en Manage;
15° « Bois de Leernes » gelegen te Fontaine-l'Evêque;
16° « Bois de Rance » gelegen te Sivry-Rance, Beaumont en Erquelinnes;
17° « Bois de Touvent » gelegen te Sivry-Rance;
18° « Bois Robert et Saint-Georges » gelegen te Chimay;
19° « Bois de Tournibus » gelegen te Gerpinnes, Florennes en Mettet;
20° « Gros bois Sevry et Longues Virées » gelegen te Beauraing;
21° « Bois Les Cuvelles » gelegen te Beauraing;
22° Staatsnatuurreservaat « Fonds des Nues » gelegen te Gembloers;
23° Drasland van Floreffe gelegen te Floreffe;
24° Staatswoud van Florennes gelegen te Florennes en Philippeville;
25° Drasland van Waulsort gelegen te Hastière;
26° Drasland van Mornimont gelegen te Jemeppe-sur-Sambre;
27° Staatswoud « Les Cailloux » gelegen te Geldenaken;
28° « Bois des Grandes Salles » gelegen te Namen;
29° Staatswoud « Tienne des Godins » gelegen te Onhaye;
30° « Massif forestier de Saint-Remy » gelegen te Rochefort;
31° Staatswoud « Behotte » gelegen te Rochefort;
32° Staatswoud « Falizes » gelegen te Rochefort;
33° « Bois de Fesches » gelegen te Rochefort;
34° « Bois de Briquemont, Bestin, Jamblin » gelegen te Rochefort;
35° « Bois de Jonckay » gelegen te Rochefort;
36° « Bois d'Ave » gelegen te Rochefort;
37° « Bois Les Rivaux » gelegen te Rochefort;
38° Staatswoud « Champalle » gelegen te Yvoir;
39° Staatswoud « Tricointe » gelegen te Yvoir;
40° Natuurreservaat « Poilvache » gelegen te Yvoir;
41° « Massif forestier Les Halleux » gelegen te Rochefort;
42° Staatswoud « La Vecquée » gelegen te Namen;
43° « Bois du Roy » gelegen te Beauraing;
44° Staatswoud « Franche Forêt d'Oignies » gelegen te Viroinval;
45° Staatswoud « Minières-Morialmé » gelegen te Florennes en Walcourt;
46° Staatswoud van Marche-les-Dames gelegen te Namen;
47° Staatswoud van Meerdaal gelegen te Bevekom;
48° « Bois de La Neuville-Saint-Lambert » gelegen te Amay;
49° « Bois La Neuville » gelegen te Hoei;
50° « Bois Saint-Lambert » gelegen te Modave en Nandrin;
51° « Bois La Neuville » en Condroz gelegen te Neupré;
52° « Bois du Hertogenwald Oriental » gelegen te Waimes, Eupen en Raeren;
53° « Bois du Hertogenwald Occidental » gelegen te Baelen, Jalhay en Limburg;
54° Bos van de Hoge Venen gelegen te Malmédy en Waimes;
55° Natuurreservaat van Hoge Venen gelegen te Baelen, Jalhay, Malmédy, Waimes, Eupen en Butgenbach;
56° « Bois de Nomont » gelegen te Esneux en Luik;
57° « Bois Gospinal » gelegen te Jalhay;
58° « Bois Vieille Fagnes » gelegen te Jalhay en Spa;
59° « Bois Rhus » gelegen te Jalhay;
60° « Bois de la Hoegne » gelegen te Jalhay en Stavelot;
61° Woud « Grunhault » gelegen te Limburg en Welkenraedt;
62° « Bois Hauts Sarts » gelegen te Malmedy en Waimes;
63° « Bois Huyer » gelegen te Malmédy en Waimes;
64° « Bois Sandron » gelegen te Marchin;
65° « Bois de Clermont » gelegen te Nandrin en Engis;
66° « Bois La Vecquée » gelegen te Neupré en Seraing;
67° Woud van Preuss gelegen te Plombières en Kelmis;
68° « Bois Spa-Nord » gelegen te Theux en Spa;
69° « Bois Spa-Sud » gelegen te Spa;
70° « Bois de La Marchandise » gelegen te Seraing;
71° « Bois de Fraipont » gelegen te Trooz;
72° Woud « Küchelscheid » gelegen te Waimes en Butgenbach;
73° Woud « Stellerholz » gelegen te Waimes;
74° Bos « Rurbusch » gelegen te Butgenbach;
75° Bos « Rohrbusch » gelegen te Waimes en Amel;
76° Bos « Landwehring » gelegen te Raeren;
77° Bos « Rodt » gelegen te Amel, Burg-Reuland en Sankt-Vith;
78° Bos « Driehernwald » gelegen te Büllingen;
79° Natuurreservaat van Büllingen gelegen te Büllingen en Amel;
80° Staatswoud van Elsenborn gelegen te Butgenbach en Büllingen;
81° Woud van Our gelegen te Burg-Reuland, Sankt-Vith en Amel;
82° Woud « La Scheid » gelegen te Amel;
83° Bos van de Hoge Vesder gelegen te Eupen en Raeren;
84° Bos « Eidt » gelegen te Amel en Sankt-Vith;
85° Bos « Honien » gelegen te Raeren;
86° Woud « Hasselpath » gelegen te Büllingen;
87° « Bois de Anlier » gelegen te Attert, Fauvillers, Habay, Léglise en Martelange;
88° « Bois de Nisramont » gelegen te Houffalize en La Roche-en-Ardenne;
89° « Bois Etang de Luchy » gelegen te Bertrix en Libramont;
90° « Bois Rocher de Frahan » gelegen te Bouillon;
91° Bos « Domaine de Chamleux » gelegen te Florenville;
92° « Bois Brûlé » en « Bois du Chêne » gelegen te Léglise;
93° « Bois de Burnaimont » gelegen te Léglise;
94° « Bois de Louftémont » gelegen te Léglise;
95° « Bois de Mellier » gelegen te Habay en Léglise;
96° Natuurreservaat « Plateau des Tailles » gelegen te Houffalize, Gouvy, Vielsalm en Manhay;
97° « Bois de Achouffe » gelegen te Houffalize;
98° « Bois de Plome Mochon et Framonchy » gelegen te Hotton;
99° « Bois de Vecmont » gelegen te La Roche-en-Ardenne;
100° « Bois des Anciennes Troufferies » gelegen te Libin en Libramont;
101° « Bois Devant Mochamps » gelegen te Libramont;
102° « Grand Bois » gelegen te Gouvy en Vielsalm;
103° « Bois Huqueny » gelegen te Neufchâteau en Bertrix;
104° « Bois Saint-Michel » gelegen te Nassogne, Saint-Hubert en Tenneville;
105° « Bois Thibeaubois » gelegen te Paliseul;
106° « Bois Thier dol Roye » gelegen te Rendeux;
107° « Bois Rouge Foncé » gelegen te Tenneville;
108° « Bois Les Basseilles » gelegen te Sainte-Ode;
109° « Bois Hazeilles-Vesqueville » gelegen te Sainte-Ode en Saint-Hubert;
110° « Bois d'Herbeumont » gelegen te Herbeumont;
111° « Bois Chenel » gelegen te Tintigny en Habay;
112° « Bois de Neulimont » gelegen te Meix-devant-Virton;
113° « Bois Conques et Sainte-Cécile » gelegen te Florenville;
114° « Bois Thier des Carrières » gelegen te Vielsalm;
115° « Bois de Rulles » gelegen te Habay;
116° « Bois Gros Thier » gelegen te Manhay.
§ 2. De lijst, met de omvang van het overgedragen eigendomsrecht van de Staat naar het Waalse Gewest, de kadastrale aanduidigen en de oppervlakte van de in § 1 vermelde goederen, wordt door de Minister van Financïen vastgesteld.
Een exemplaar van deze lijst wordt bewaard op het « Ministère de la Région wallonne Direction générale des Ressources naturelles et de l'Environnement, Division de la Nature et des Forêts, Direction des Affaires générales », en één exemplaar op de Kanselarij van de Eerste Minister.
Art. 2. De in artikel 1 vermelde goederen worden overgedragen in de staat waarin zij zich bevinden, met de actieve en passieve erfdienstbaarheden, de bijzondere lasten en verplichtingen verbonden aan hun verwerving, evenals de gebeurlijk aan derden toegestane rechten.
Art. 3. Dit besluit treedt in werking de dag waarop het in het Belgisch Staatsblad wordt bekendgemaakt.
Art. 4. Onze Eerste Minister, Onze Minister van Landbouw en Onze Minister van Financiën zijn, ieder wat hem betreft, belast met de uitvoering van dit besluit.
Gegeven te Brussel, 21 april 1999.
ALBERT
Van Koningswege :
De Eerste Minister,
J.-L. DEHAENE
De Minister van Landbouw,
K. PINXTEN
De Minister van Financiën,
J.-J. VISEUR



SERVICES DU PREMIER MINISTRE ET MINISTERE DES CLASSES MOYENNES ET DE L'AGRICULTURE ET MINISTERE DES FINANCES
21 AVRIL 1999. - Arrêté royal organisant le transfert de la propriété de bois et forêts, de l'Etat à la Région wallonne


ALBERT II, Roi des Belges,
A tous, présents et à venir, Salut.
Vu les articles 3 et 39 de la Constitution;
Vu la loi spéciale du 8 août 1980 de réformes institutionnelles, modifiée par la loi du 8 août 1988, notamment les articles 3, 6 et 12;
Sur la proposition de Notre Premier Ministre, de Notre Ministre de l'Agriculture, de Notre Ministre des Finances et de l'avis de Nos Ministres qui en ont délibéré en Conseil,
Nous avons arrêté et arrêtons :
Article 1er. § 1er. L'Etat transfère à la Région wallonne, la pleine propriété des bois et forêts cités ci-après :
1° Bois de Chaumont situé à Chaumont-Gistoux;
2° Bois de Voilard situé à Braine-le-Château;
3° Canal Bruxelles-Charleroi situé à Ittre;
4° Bois du Wey situé à Grez-Doiceau;
5° Forêt de Soignes située à La Hulpe et à Waterloo;
6° Bois de Blaugies situé à Dour;
7° Bois de Bonsecours situé à Bernissart et à Péruwelz;
8° Bois de Colfontaine situé à Frameries et à Colfontaine;
9° Bois de Saint-Ghislain situé à Dour;
10° Bois de Silly situé à Silly;
11° Bois « Les Grands Sarts » situé à Pont-à-Celles;
12° Bois « Menu-Bois » situé à Binche;
13° Bois « Etang de la Rampe » situé à Pont-à-Celles;
14° Bois de Mariemont situé à Morlanwelz et à Manage;
15° Bois de Leernes situé à Fontaine-l'Evêque;
16° Bois de Rance situé à Sivry-Rance, à Beaumont et à Erquelinnes;
17° Bois de Touvent situé à Sivry-Rance;
18° Bois « Robert et Saint-Georges » situé à Chimay;
19° Bois de Tournibus situé à Gerpinnes, à Florennes et à Mettet;
20° Gros bois Sevry et Longues Virées situé à Beauraing;
21° Bois « Les Cuvelles » situé à Beauraing;
22° Réserve naturelle domaniale du Fonds des Nues situé à Gembloux;
23°Noue de Floreffe située à Floreffe;
24° Forêt domaniale de Florennes située à Florennes et à Philippeville;
25°Noue de Waulsort à Hastière;
26° Noue de Mornimont à Jemeppe-sur-Sambre;
27° Bois domanial des Cailloux à Jodoigne;
28° Bois des Grandes Salles situé à Namur;
29° Forêt domaniale « Tienne des Godins » situé à Onhaye;
30° Massif forestier de Saint-Remy situé à Rochefort;
31° Bois domanial de Behotte situé à Rochefort;
32° Bois domanial des Falizes situé à Rochefort;
33° Bois de Fesches situé à Rochefort;
34° Bois de Briquemont, Bestin, Jamblin situé à Rochefort;
35° Bois de Jonckay situé à Rochefort;
36° Bois d'Ave situé à Rochefort;
37° Bois « Les Rivaux » situé Rochefort;
38° Forêt domaniale « Champalle » située à Yvoir;
39° Forêt domaniale « Tricointe » située à Yvoir;
40° Réserve naturelle « Poilvache » située à Yvoir;
41° Massif forestier « Les Halleux » situé à Rochefort;
42° Forêt domaniale de « La Vecquée » située à Namur;
43° Bois du Roy situé à Beauraing;
44° Forêt domaniale « Franche Forêt d'Oignies » située à Viroinval;
45° Forêt domaniale « Minières-Morialmé » située à Florennes et à Walcourt;
46° Forêt domaniale de Marche-les-Dames située à Namur;
47° Forêt domaniale de Meerdaal située à Beauvechain;
48° Bois de La Neuville-Saint-Lambert situé à Amay;
49° Bois La Neuville situé à Huy;
50° Bois « Saint-Lambert » situé à Modave et à Nandrin;
51° Bois « La Neuville » en Condroz situé à Neupré;
52° Bois du « Hertogenwald Oriental » situé à Waimes, à Eupen et à Raeren;
53° Bois du « Hertogenwald Occidental » situé à Baelen, à Jalhay et à Limbourg;
54° Bois des Hautes Fagnes situé à Malmédy et à Waimes;
55° Réserve naturelle des Hautes Fagnes située à Baelen, à Jalhay, à Malmédy, à Waimes, à Eupen et à Butgenbach;
56° Bois de Nomont situé à Esneux et à Liège;
57° Bois « Gospinal » situé à Jalhay;
58° Bois « Vieille Fagnes » situé à Jalhay et à Spa;
59° Bois « Rhus » situé à Jalhay;
60° Bois de la Hoegne situé à Jalhay et à Stavelot;
61° Forêt « Grunhault » située à Limbourg et à Welkenraedt;
62° Bois « Hauts Sarts » situé à Malmedy et à Waimes;
63° Bois « Huyer » situé à Malmédy et à Waimes;
64° Bois « Sandron » situé à Marchin;
65° Bois de Clermont situé à Nandrin et à Engis;
66° Bois « La Vecquée » situé à Neupré et à Seraing;
67° Forêt de Preuss située à Plombières et à La Calamine;
68° Bois Spa-Nord situé à Theux et à Spa;
69° Bois Spa-Sud situé à Spa;
70° Bois de La Marchandise situé à Seraing;
71° Bois de Fraipont situé à Trooz;
72° Forêt de « Küchelscheid » située à Waimes et à Butgenbach;
73° Forêt de « Stellerholz » située à Waimes;
74° Bois du « Rurbusch » situé à Butgenbach;
75° Bois « Rohrbusch » situé à Waimes et à Amblève;
76° Bois « Landwehring » situé à Raeren;
77° Bois « Rodt » situé à Amblève, Burg-Reuland et à Saint-Vith;
78° Bois « Driehernwald » situé à Bullange;
79° Réserve naturelle de Bullange située à Bullange et à Amblève;
80° Forêt domaniale d'Elsenborn située à Butgenbach et à Bullange;
81° Forêt d'Our située à Burg-Reuland, à Saint-Vith et à Amblève;
82° Forêt « La Scheid » située à Amblève;
83° Bois de la Haute Vesdre située à Eupen et à Raeren;
84° Bois « Eidt » situé à Amblève et à Saint-Vith;
85° Bois « Honien » situé à Raeren;
86° Forêt de « Hasselpath » située à Bullange;
87° Bois de Anlier situé à Attert, à Fauvillers, à Habay, à Léglise et à Martelange;
88° Bois de Nisramont situé à Houffalize et à La-Roche-en-Ardenne;
89° Bois « Etang de Luchy » situé à Bertrix et à Libramont;
90° Bois « Rocher de Frahan » situé à Bouillon;
91° Bois « Domaine de Chamleux » situé à Florenville;
92° Bois Brûlé et Bois du Chêne situés à Léglise;
93° Bois de Burnaimont situé à Léglise;
94° Bois de Louftémont situé à Léglise;
95° Bois de Mellier situé à Habay et à Léglise;
96° Réserve naturelle du Plateau des Tailles située à Houffalize, à Gouvy, à Vielsalm et à Manhay;
97° Bois de Achouffe situé à Houffalize;
98° Bois de Plome Mochon et Framonchy situé à Hotton;
99° Bois de Vecmont situé à La Roche-en-Ardenne;
100° Bois des Anciennes Troufferies situé à Libin et à Libramont;
101° Bois « Devant Mochamps » situé à Libramont;
102° Grand Bois sité à Gouvy et à Vielsalm;
103° Bois « Huqueny » situé à Neufchâteau et à Bertrix;
104° Bois « Saint-Michel » situé à Nassogne, à Saint-Hubert et à Tenneville;
105° Bois « Thibeaubois » situé à Paliseul;
106° Bois « Thier dol Roye » situé à Rendeux;
107° Bois « Rouge Foncé » situé à Tenneville;
108° Bois « Les Basseilles » situé à Sainte-Ode;
109° Bois « Hazeilles-Vesqueville » situé à Sainte-Ode et à Saint-Hubert;
110° Bois d'Herbeumont situé à Herbeumont;
111° Bois « Chenel » situé à Tintigny et à Habay;
112° Bois de Neulimont situé à Meix-devant-Virton;
113° Bois « Conques et Sainte-Cécile » situé à Florenville;
114° Bois « Thier des Carrières » situé à Vielsalm;
115° Bois de Rulles situé à Habay;
116° Bois « Gros Thier » situé à Manhay.
§ 2. La liste reprenant l'étendue du droit de propriété de l'Etat transféré à la Région wallonne, les références cadastrales et la superficie des biens visés au § 1er est dressée par le Ministre des Finances.
Un exemplaire de cette liste est conservé au Ministère de la Région wallonne Direction générale des Ressources naturelles et de l'Environnement, Division de la Nature et des Forêts, Direction des Affaires générales, et un exemplaire, à la Chancellerie du Premier Ministre.
Art. 2. Les biens renseignés à l'article 1er sont transférés dans l'état où ils se trouvent, avec leurs servitudes actives et passives, les charges et obligations particulières assortissant leur acquisition, ainsi que les droits éventuellement accordés à des tiers.
Art. 3. Le présent arrêté entre en vigueur le jour de sa publication au Moniteur belge.
Art. 4. Notre Premier Ministre, Notre Ministre de l'Agriculture et Notre Ministre des Finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté.
Donné à Bruxelles, le 21 avril 1999.
ALBERT
Par le Roi :
Le Premier Ministre,
J.-L. DEHAENE
Le Ministre de l'Agriculture,
K. PINXTEN
Le Ministre des Finances,
J.-J. VISEUR
Numac : 1999021266


DIENSTEN VAN DE EERSTE MINISTER EN MINISTERIE VAN MIDDENSTAND EN LANDBOUW EN MINISTERIE VAN FINANCIEN
21 APRIL 1999. - Koninklijk besluit tot vaststelling van de lijst van Staatsbossen en -wouden overgedragen naar het Waalse Gewest


ALBERT II, Koning der Belgen,
Aan allen die nu zijn en hierna wezen zullen, Onze Groet.
Gelet op de artikelen 3 en 39 van de Grondwet;
Gelet op de bijzondere wet van 8 augustus 1980 tot hervorming der instellingen, gewijzigd bij de wet van 8 augustus 1988;
Gelet op de bijzondere wet van 16 januari 1989 betreffende de financiering van de Gemeenschappen en de Gewesten, inzonderheid op artikel 57;
Gelet op het eensluidend advies van de Waalse Regering gegeven op 3 december 1998;
Op de voordracht van Onze Eerste Minister, van Onze Minister van Landbouw, van Onze Minister van Financiën en op het advies van Onze in Raad vergaderde Ministers,
Hebben Wij besloten en besluiten Wij :
Artikel 1. § 1. De eigendom van de Staatsbossen en -wouden op hiernavolgende lijst, werd overgedragen aan het Waalse Gewest, krachtens artikel 57 van de bijzondere wet van 16 januari 1989 betreffende de financiering van de Gemeenschappen en de Gewesten :
1° « Bois de Beloeil » gelegen te Beloeil;
2° « Bois Brûlé » gelegen te Bergen;
3° « Bois d'Enghien » gelegen te Edingen en Opzullik;
4° « Bois de Hainin » gelegen te Hensies en Saint-Ghislain;
5° « Bois de Flobecq » gelegen te Vloesberg;
6° « Bois de Rapois » gelegen te Bergen;
7° « Bois de Silly » gelegen te Opzullik;
8° « Bois de Stambruges » gelegen te Saint-Ghislain en Beloeil;
9° « Bois de Mariemont » gelegen te Morlanwelz;
10° « Bois de Rance » gelegen te Sivry-Rance;
11° « Bois de Charbonnière » gelegen te Fontaine-l'Evêque;
12° « Bois des Loges » gelegen te Lobbes;
13° « Bois de Lambusart » gelegen te Fleurus;
14° Staatswoud van « Tournibus » gelegen te Mettet;
15° « Gros Bois Sevry et Longues Virées » gelegen te Beauraing;
16° Staatsreservaat van de « Fonds des Nues » gelegen te Eghezée;
17° Bosje « Les Halleux » gelegen te Ciney en Rochefort;
18° « Bois du Roy » gelegen te Beauraing;
19° Staatswoud van « Franche Forêt d'Oignies » gelegen te Viroinval
20° Staatswoud van « Minières-Morialmé » gelegen te Florennes en Walcourt;
21° « Bois Saint-Lambert » gelegen te Nandrin;
22° « Bois des Hautes Fagnes » gelegen te Malmedy en Waimes;
23° Natuurreservaat van de « Hoge Venen » gelegen te Malmedy en Waimes;
24° « Bois de Nomont » gelegen te Esneux;
25° « Bois Gospinal » gelegen te Jalhay;
26° « Bois de la Hoegne » gelegen te Jalhay;
27° « Bois des Hauts Sarts » gelegen te Malmedy;
28° Woud van « Huyer » gelegen te Malmedy;
29° « Bois de Clermont » gelegen te Engis;
30° « Bois de Spa-Nord » gelegen te Spa;
31° « Bois de Spa-Sud » gelegen te Spa;
32° Bos van « Honien » gelegen te Raeren;
33° Bos van de « Vallée de la Lienne » gelegen te Lierneux;
34° « Bois d'Anlier » gelegen te Martelange, Léglise, Habay en Fauvillers;
35° « Bois Brûlé » en « Bois du Chêne » gelegen te Léglise;
36° « Bois de Louftémont » gelegen te Léglise;
37° « Bois de Mellier » gelegen te Léglise;
38° Bos van het « Plateau des Tailles » gelegen te Gouvy en Vielsalm;
39° « Bois de Achouffe » gelegen te Houffalize;
40° « Grand Bois » gelegen te Vielsalm;
41° « Bois de Herbeumont » gelegen te Herbeumont;
42° Bos van « Thier des Carrières » gelegen te Vielsalm;
43° « Bois de Rulles » gelegen te Habay;
44° Bos van « Gros Thier » gelegen te Manhay en Erezée;
45° Bos van de « Vallée de la Nothomb » gelegen te Attert;
46° « Bois d'Arrentement » gelegen te Meix-devant-Virton;
47° « Bois de Faascht » gelegen te Attert.
§ 2. De lijst, met de omvang van het overgedragen eigendomsrecht van de Staat naar het Waalse Gewest, de kadastrale aanduidigen en de oppervlakte van de in § 1 vermelde goederen, wordt door de Minister van Financïen vastgesteld.
Een exemplaar van deze lijst wordt bewaard op het « Ministère de la Région wallonne Direction générale des Ressources naturelles et de l'Environnement, Division de la Nature et des Forêts, Direction des Affaires générales », en één exemplaar op de Kanselarij van de Eerste Minister.
Art. 2. Onze Eerste Minister, Onze Minister van Landbouw en Onze Minister van Financiën zijn, ieder wat hem betreft, belast met de uitvoering van dit besluit.
Gegeven te Brussel, 21 april 1999.
ALBERT
Van Koningswege :
De Eerste Minister,
J.-L. DEHAENE
De Minister van Landbouw,
K. PINXTEN
De Minister van Financiën,
J.-J. VISEUR
Land: BEL
NN
+ Florimond Bonte (1890-1977). R.I.P.
ID: 197711198888
Fonctions
Député de la Seine
8 mai 1936 – 21 janvier 1940
(3 ans, 8 mois et 18 jours)
Gouvernement IIIème République
Groupe politique communiste
21 octobre 1945 – 8 décembre 1958
(13 ans, 1 mois et 17 jours)
Gouvernement IVème République
Groupe politique communiste
Biographie
Nom de naissance Florimond Paul Denis Louis Joseph Bonte
Date de naissance 22 janvier 1890
Lieu de naissance Tourcoing (Nord)
Date de décès 19 novembre 1977 (à 87 ans)
Lieu de décès Fleury-Mérogis (Essonne)
Résidence Seine
Florimond Paul Denis Louis Joseph Bonte1 est un homme politique français, né le 22 janvier 1890 à Tourcoing (Nord) et décédé le 19 novembre 1977 à Fleury-Mérogis (Essonne).


Biographie
Issu d'un milieu catholique modeste, Florimond Bonte milite dans sa jeunesse au sein du mouvement de tendance chrétienne-démocrate Le Sillon de Marc Sangnier, puis fait la connaissance en 1914 du socialiste Jules Guesde qui a une grande influence sur lui.

Pendant la Première Guerre mondiale, il est blessé en septembre 1914 à la bataille de la Marne. Fait prisonnier en 1916, il prend part en 1918 aux travaux des conseils d'ouvriers, de paysans et de soldats créés durant la Révolution allemande. De retour en France, il participe à la création de la fédération du Nord de l'Association républicaine des anciens combattants (ARAC), présidée par Henri Barbusse. Membre de la Fédération du Nord du Parti socialiste, il participe, après la Congrès de Tours en 1920, à la formation du Parti communiste français. Il devient secrétaire de la Fédération PCF du Nord, puis, il est nommé en 1924, avec Maurice Thorez, secrétaire de la région communiste du Nord et du Pas-de-Calais.

Aux élections législatives de 1936, il est élu député dans la 2e circonscription du 11e arrondissement de Paris. Il intègre la Commission du suffrage universel et celle des affaires étrangères. II intervient en faveur de la sécurité collective et du désarmement général, et dénonce les conséquences des accords de Munich.

Cosignataire avec Arthur Ramette d'une lettre écrite au nom du groupe ouvrier et paysan français N 1 demandant que la Chambre examine des offres de paix de l'URSS, il est arrêté par la police, mis en prison, déchu de son mandat puis condamné le 3 avril 1940 par le 3e tribunal militaire de Paris à 5 ans de prison, 5 000 francs d'amende et 5 ans de privation de ses droits civils et politiquesN 2.

Incarcéré dans plusieurs prisons en France puis transféré avec 26 autres de ses collègues dans le pénitencier de Maison-Carrée en Algérie, il est libéré après le débarquement allié en Afrique du Nord en 1943. Il est nommé en novembre de la même année par le Comité français de Libération nationale délégué à l'Assemblée consultative provisoire où il est l'un des représentants du groupe communiste de la Chambre des députés.

En 1945, il est élu à la Ire Assemblée nationale constituante, dans la 3e circonscription de la Seine, puis réélu en 1946 à la IIe Assemblée nationale constituante. Il siège à nouveau à l'Assemblée nationale en novembre 1946 et est réélu en 1951 et 1956. Il retrouve la Commission des affaires étrangères.

Au sein de Parti communiste, il est réélu membre du Comité central à la Libération et le reste juqu'en 1958 ; il est aussi membre du Bureau politique de 1944 à 1947. Il assure également des fonctions importantes au sein de la presse communiste : rédacteur en chef de L'Humanité (1929-1934), directeur de France-Nouvelle (1945-1956) et de Liberté.

Œuvres
Contrefaçons socialistes, éditions de l'Enchaîné, Lille, 1921
La Guerre de demain, aérienne, bactériologique et chimique, éditions de l'Enchaîné, Lille, 1929
Le Front rouge contre la guerre, éditions de l'Enchaîné, Lille, 1932
Les Catholiques dans le cité et les Communistes, Bureau d'Éditions, Paris, 1936
A l'échelle de la nation. Réponse à l'Echelle humaine de Léon Blum, Bureau d'Éditions, Paris, 1945
Le Chemin de l'honneur. De la Chambre des députés aux prisons de France et au bagne d'Afrique, Hier et Aujourd'hui, Paris, 1948
Certitude de victoire, Éditeurs Français Réunis, Paris, 1949
Victor Hugo, le chevalier de la paix, Éditions sociales, Paris, 1952
Le Militarisme allemand et la France, Éditions sociales, Paris, 1961
Le dossier Heusinger, Éditions sociales, Paris, 1962
Désarmer ou périr, Éditions sociales, Paris, 1963
Six millions de Crimes, Éditions sociales, Paris, 1964
De l'ombre à la lumière, Éditions sociales, Paris, 1966
Qu'est-ce que la guerre atomique, Éditions sociales, Paris, 1968.
Notes
↑ Constitué en remplacement du groupe parlementaire communiste dissous.
↑ Il est déclaré coupable de « propager les mots d'ordre de la IIIe Internationale » et de « prôner la paix sous les auspices de l'Union soviétique » (cf. Le chemin de l'honneur, Éditions Hier et Aujourd'hui, 1949, p. 345).
Sources et références
« Florimond Bonte », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]
↑ Florimond, Paul, Denis, Louis, Joseph Bonte [archive]
Article 194408184455: 18 août 1944: Tuerie de Courcelles - Pro-justitia du 21 août 1944
Police
18 août 1944: Tuerie de Courcelles - Pro-justitia du 21 août 1944
ID: 194408184455
Pro-justitia du 18 août 1944, rédigé à Charleroi IV (Courcelles).
Pelerin Jules — Commissioner of Police Courcelles, Belgium
Pro-justitia 532a-1944 - Case Courcelles August 18, 1944 - Belgium Text : Procès-Verbal N° 532a/1944 Constatation du décès de dix-huit personnes assassinées à Courcelles le 18.8.1944 vers six heures du matin par des inconnus à Courcelles rue de Sart lez Moulins. Transmis à Monsieur l’Officier de l’Etat-Civil à Charleroi IV Charleroi IV le 21.aout 1944 sé) Pelerin
Pro-Justitia
L’an dix neuf cent quarante quatre le dix-huit du mois d’août à 9 heures du matin. Nous Pélerin Jules, Commissaire de Police ffons rapportons avoir eu connaissance de ce que dix-neuf personnes avaient été découvertes à l’état de cadavre à Courcelles, sur les bords et environs immédiats de la rue de Sart lez Moulins et nous être rendu sur les lieux où nous avons constaté que quinze hommes et quatre femme avaient été tués à coups de feu et gisaient dans leur sang à l’état de cadavre. Après les premiers devoirs d’identification, ont été formellement reconnus comme victimes les dix-huit individus suivants:
1°) LEBAS Suzanne, née à Avion (Fce) le 16.10.1902, épouse de Delvaux René, Commissaire de police à Ransart, y domicilié rue de [R]ubens n° 27;
2°) DEPASSE Marguerite, épouse Verleuw Auguste, Commissaire adjoint de police à Roux, née à Châtelineau le 3.11.1901, domiciliée à Gilly, chaussée de Châtelet n° 161;
3°) NOLA[R]T Auguste Désiré, Commissaire adjoint de police à Bouffioulx, y né le 22.1.1888, y domicilié rue Vandervelde.
4°) MICHEL Victor François, né à Charleroi le 13.2.79 y domicilié rue du Dauphin.
5°) [DEULIN O***] […] le Tilleul, rue de Marchienne n° 74
6°) LOUGNIAUX Augusta, épouse Massien Michel, née à Flawinne le ...... domicilié à Charleroi, 40 rue de Lodelinsart.
7°) BROGNIEZ Charles Alexandre, né à Châtelineau le 1.3.1883, époux de Bierlaire Julia, domicilié à Fontaine l’Evêque rue Paul Pastur
8°) JASMES Louis Joseph Alexandre employé né à [R]ansart le 13.9.93 y domicilié rue du Garnd Central
9°) BUREAU Joseph François, agent de police né à Châtelet le 17.4.09 y domicilié rue des Trieux n° 39
10) HUBERLANT Edouard Lucien, né à Neufchâteau le 23.12.04, célibataire domicilié à Montigny le Tilleul rue de Marchienne n° 129
11) DELVAUX Raymond, Commissaire Adjoint de police, né à Béthume le (France, Pas de Calais), le 16.10.1897, domicilié à Jumet rue Van de Wayer 7
12) DERRIDER Elisabeth, dite Betty, née à Charleroi le 15.6.1894, en résidence à Trazegnies rue de la Station chez l’Architecte Simon
13) MAYENCE Léon, Jean Baptiste Joseph, né à Gosselies le 31.5.1895 domicilié à Jumet rue Dewiest n° 119;
14) HARMIGNIES Pierre Auguste Ernest Joseph, né à Mons le 4.4.1885 révérand curé Doyen de Charleroi Ville Haute, y domicilié rue du Gouvernement n° 13
15) GILLES Léon Jules Joseph Ghislain, Inspecteur de police, né à Bouffioulx le 14.1.1911, y domicilié rue Ste Claire 68;
16) Stilmant Arthur François Joseph, né à Marcinelle le 8.3.1898 le 8.3.1898, domicilié à Jumet Place Haltrée n° 1, époux de Benoît Eugénie Aimée Rosa Alexandrine
17) COTON Léon Arthur, Architecte, né à Charleroi le 9.12.1900, y domicilié Quai de Sambre.
18) COTON Paul Henri Arthur Léon, domicilié à Charleroi, rue du Ravin y né le 5.7.1899
Sur ordre de la Kreiskommandatur, les co[rp]s ont pu être restitués à leur famille respective pour inhumation. sé) PELERIN.
Land: BEL
LT
republikeinen ESP vluchten massaal naar FRA, opgevangen in kampen
ID: 193902001566
IL y a soixante ans, la chute de Barcelone et la défaite subie par la IIe République espagnole sur le front de Catalogne entraînaient un repli massif de centaines de milliers de soldats vers la frontière française. Autant, ou presque, de civils les accompagneront dans des conditions dramatiques : celles d’un exode aggravé par l’inclémence du climat - il neige - et par l’attitude des gendarmes français, contenant pendant plusieurs jours cette multitude, hébétée, chancelante, affamée et couchée dans la boue, aux portes d’un pays qui eût pu les protéger, ne fût-ce que des derniers bombardements et mitraillages de l’aviation franquiste.

Le passage fut différé, mais le malheur ne fut pas ajourné pour autant quand s’ouvrirent enfin des brèches dans le dispositif de refoulement mis en place par un gouvernement issu de la Chambre de Front populaire. Alors que depuis 1936 des réfugiés se dépêchaient vers le nord des Pyrénées, rien n’avait été envisagé pour recevoir, en février 1939, le flot chaotique qui s’y précipita. L’imprévision, sinon la négligence, scella la passion républicaine.

Néanmoins, plusieurs mesures furent prises pour « réceptionner » ces réfugiés. Nous ne nous appesantirons pas sur le pathétique. Inutile, en l’espèce, d’en rajouter sur la réalité. Pour parer au plus pressé, on achemina des femmes, des enfants et des vieillards vers des familles d’accueil. La solidarité, même si elle ne domina pas en la circonstance, joua un rôle indéniable. Certains se souviennent encore de réceptions dans des gares françaises, où on les soutint à grand renfort de drapeaux rouges et de chants révolutionnaires.

Pour l’immense majorité, on les installa d’emblée dans un désastre prolongé qui confirma le sentiment d’abandon qu’ils éprouvaient. A la différence des années précédentes quand, par exemple, des navires républicains gagnaient la côte française pour fuir les forces franquistes, la France ne servit pas de sanctuaire provisoire. Les militaires, alors, avaient été renvoyés sur un autre front afin de poursuivre leur combat.

Là, sur les crêtes et les cols, on désarma les soldats et on entérina ainsi leur humiliation sans se soucier de leur volonté de poursuivre la lutte. Madrid ne tombera qu’en mars 1939, à la suite de la trahison du colonel Casado, et des espoirs, illusoires sans doute, persistaient. Ils se perpétueront jusqu’aux lendemains de la seconde guerre mondiale, voire jusqu’au milieu des années 50.

Invités à s’engager dans la Légion étrangère...

L’IMPRÉPARATION aidant, le nombre des rescapés effraya. Selon diverses évaluations, on estima qu’environ cinq cent mille personnes avaient franchi la frontière : deux cent soixante-quinze mille furent internées dans des camps improvisés. Le premier de ces camps aura été Argelès. L’établissement de deux autres camps à proximité suivra : Saint-Cyprien et Barcarès, aménagés par les prisonniers eux-mêmes.



Il est impossible ici de retracer dans le détail l’implantation et la vie de ces camps dépourvus des structures les plus élémentaires : pas de baraquement, de latrines, de cuisine, d’infirmerie ni même d’électricité. Partout la dysenterie sévit. Les malades et les blessés encombrèrent très vite les hôpitaux du Midi.



Des femmes, des enfants et des vieillards connurent un sort relativement meilleur dans des casernes, des prisons tombées en désuétude ou des corps de fabrique, voire des couvents ou d’anciens haras. Certains d’entre eux furent emprisonnés.



A Argelès, on entassa des réfugiés sur la plage, gardée par des troupes coloniales - dont des Marocains, ce qui augmenta l’amertume des Espagnols. Ceux-ci se rappelaient que les unités de Regulares, commandées par Franco, étaient composées essentiellement de Moros, considérés par les républicains comme le fer de lance des troupes « nationalistes ».



A Argelès et Saint-Cyprien, on détint cent quatre-vingt mille hommes et femmes. A Barcarès, mieux « appareillé » et conçu pour réceptionner cinquante mille hommes, on en incarcéra soixante-dix mille.



Ces camps se multiplièrent, et il faut y adjoindre ceux de Bram et de Gurs, l’un des derniers aménagés où « séjournèrent », comme l’indique une plaque apposée à l’entrée, « 23 000 combattants espagnols, 7 000 volontaires des Brigades internationales, 120 patriotes et résistants français, 12 860 juifs immigrés internés en mai-juin 1940, 6 500 juifs allemands du pays de Bade, 12 000 juifs arrêtés sur le sol de France par Vichy ». Car les camps « espagnols » préfigurèrent très vite d’autres formes de camps, à partir de l’armistice.



Dès février 1939, ils furent qualifiés par les autorités françaises de « camps de concentration », comme si un inconscient administratif s’exprimait par ce lapsus, afin d’énoncer une réalité qu’il aurait voulu sceller.



On pourrait imaginer ces camps sans cette discipline militaire croisée d’une espèce de délaissement, de détresse morale qui favorisèrent la mélancolie et les dépressions. Chaque jour, des gendarmes invitaient les prisonniers espagnols à retourner chez eux ou à s’engager dans la Légion étrangère. On pourrait imaginer ces lieux sans les mesures répressives qui touchèrent en priorité les « meneurs », dont on dressa des listes et auxquels l’on réserva un sort particulier : on les remisa dans des parcelles, surnommées hippodromes, au périmètre barbelé, en plein air, où ils battaient sans cesse la semelle, ou trottaient pour ne pas geler la nuit.



D’autres seront expédiés dans des prisons militaires, tel le château de Collioure, transformé à cet effet.



Assez rapidement pourtant, la vie s’organise, une vie culturelle et politique. Les internés cherchent à retrouver leurs marques, c’est-à-dire leur dignité. Des cours sont dispensés et l’on rédige des journaux au caractère informatif et subversif malgré la censure qui s’étend au courrier.



On se réunit par fractions. Les divisions engendrées par la guerre civile persévèrent, et de ce point de vue le pacte germano-soviétique - soutenu par les communistes comme une tactique - confirmera les anarchistes dans leur aversion des comportements cyniques et criminels de l’Etat soviétique. Quoi qu’il en soit, chacune des organisations, séparée ou non des autres, entamera dans ces camps son chemin vers la Résistance. C’est ainsi qu’il existera des maquis à composante communiste ou anarchiste. Le plus paradoxal est que l’ennemi commun ne parvient pas à les solidariser réellement, en Espagne comme en France.



Il y eut aussi une autre manière d’organiser et de désengorger les camps : les compagnies de travail, où des prisonniers furent assez rapidement affectés à des travaux de cantonniers ou d’industrie concernant la défense nationale ; puis, après mai-juin 1940, l’Etat français les céda à l’occupant, qui les destina à la construction du mur de l’Atlantique, des bases de sous-marins, etc. On en déporta une partie en Allemagne, vers des camps d’une autre nature : Dachau, Buchenwald et Mathausen, où six mille sept cents Espagnols périrent.



Dix mille de ces Espagnols s’engagèrent dans la Légion étrangère à partir de mars 1939. Cela souleva des débats. Il ne s’agissait pas alors de contester un combat légitime, mais de la façon de s’y intégrer. Des dirigeants s’opposèrent à ce recrutement mercenaire. L’honneur, selon eux, résidait dans la reconnaissance des titres et des états de service des soldats espagnols prêts à se sacrifier pour la France, à la condition qu’on leur ménageât une place convenable, considérée, dans les troupes de la France, qui, décidément, se défia d’eux jusqu’au bout. Là encore l’antifascisme ne prévalut pas. Les Rouges n’inspirèrent pas le gouvernement Daladier.



A partir de 1941, ces régiments de marche de la Légion étrangère se convertirent en Forces françaises libres et livrèrent des combats en Afrique du Nord et au Proche-Orient. Leur parcours relève de l’épopée. Certains, partis de Perpignan, se retrouvèrent dans la 2e division blindée (2e DB) commandée par le général Leclerc, dont le 3e bataillon était dirigé par le lieutenant-colonel Putz et dont la 9e compagnie était pratiquement composée d’Espagnols : on y parlait d’ailleurs le castillan.



On confia à la 9e compagnie la mission de secourir et d’appuyer l’insurrection parisienne d’août 1944. Symbole, désormais oublié, ce furent des chars baptisés du nom de villes espagnoles, significatives de victoires ou de désastres, qui pénétrèrent les premiers dans Paris : « Guadalajara », « Madrid », « Guernica », « Belchite » et « Brunete ». Ils achèveront leur course au nid d’aigle de Hitler.



En outre, et moins d’un trimestre après la défaite consécutive à la « drôle de guerre » en 1940, trois réunions s’étaient tenues en zone occupée. Elles ne furent pas les seules, mais celles-ci sont datées. Elles ont bénéficié du concours du Parti communiste français, ou du moins d’une frange de sa direction, qui était partagée sur la conduite à observer.



Héros de la Résistance française

A Argelès, dans le camp même, des responsables du Parti communiste espagnol (PCE), impressionnés et surpris par la débâcle, décidèrent d’apporter leur contribution sous deux aspects à l’effort de lutte qui se dessinait. Des groupes de sabotage furent organisés et, en second lieu, afin d’empêcher une menace de Franco sur la partie sud - dans le contexte d’alors =, on s’employa à intensifier la guérilla en Espagne même.



Toujours à l’automne 1940, selon le témoignage de Juan Castillo, chef d’une région de maquis du Sud-Ouest, une rencontre eut lieu avec Charles Tillon à Bordeaux afin de densifier les sabotages et de mettre déjà au point des actions militaires collectives. Jusqu’alors, les attentats perpétrés contre l’occupant conservaient une portée individuelle. Le premier d’entre eux s’était produit à Royan, en août, où un soldat allemand avait été abattu.



A l’automne encore, mais à Paris, Lise Ricol (Lise London) mettait en rapport les organisations clandestines espagnoles et les premiers groupes d
Land: ESP
LT
augustus 1925: België onderhandelt met USA over oorlogsschulden
ID: 192508108955
BELGIUM



The Belgian Government notified the American ambassador at Brussels on June 7, 1925, that Belgium desired to open negotiations in Washington for a settlement of its debt.



On August 10, 1925, a Belgian commission consisting of Baron de Cartier de Marchienne, Belgian ambassador to the United States; Baron George Theunis, formerly Prime Minister of Belgium; Monsieur Emile Francqui, vice governor of the Société Générale de Belgique; and Monsieur Félicien Cattier, head of the Banque d'Outremer, appeared before the commission. The Belgian commission was accompanied by the following experts: Monsieur J. Boet, director of the Ministry of Finance; Monsieur J. B. Vincent, administrator of the Treasury; Monsieur J. Warland, director of the public debt; Monsieur André Terlinden, director of the Société Nationale de Crédit à l'Industrie. Monsieur Robert Silvercruys served as secretary general of the commission.



Meetings of the commission with the Belgian commission were held on August 10, 11, 12, 13, and 14, 1925. The meetings were then adjourned to permit the chairman and Senator Smoot to submit the terms of a tentative settlement to the President at Plymouth, Vt. A final meeting was held on August 18, 1925, at which an agreement was reached. The debt-funding agreement was signed on August 18, 1925, and was later approved by the President. It will be submitted to Congress for its approval at its next session .....



In the settlement arrived at the Belgian debt was divided into two parts. It will be recalled that at the time of the Peace Conference at Paris in 1919, Belgium advanced a claim for war damages as a prior charge on reparations amounting to $1,000,000,000 in gold; that she also claimed that Germany should be compelled to redeem in gold 6,200,000,000 paper marks forced into circulation in Belgium during the period of German occupation, which marks had been redeemed by the issuance of Belgian francs by Belgium; and that she also maintained that France, Great Britain, and the United States should cancel her war debts, representing sums advanced prior to November 11, 1918. During a critical period of the Peace Conference, largely at the instance of President Wilson, Belgium was induced to reduce her claim for war damages from $1,000,000,000 to $500,000,000, and to abandon her claim for 6,200,000,000 gold marks on the condition that France, Great Britain, and the United States would forgive her prearmistice debts and would look to Germany for repayment of the sums due. On June 16, 1919, M. Clemenceau, President Wilson, and Mr. Lloyd George signed a letter addressed to the Minister of Foreign Affairs of Belgium stating that each would recommend to the appropriate governmental agency of his Government that upon delivery to the Reparation Commission of bonds of Germany to be issued in reimbursement of all sums which Belgium had borrowed from the three Governments prior to the armistice, each Government would accept a proportionate share of the bonds on account of Belgium's obligation to repay the loans, which obligation was thereupon to be cancelled. This arrangement was incorporated in article 232 of the treaty of Versailles. Although France and Great Britain ratified the treaty, it was not ratified by the United States. The question of the release of Belgium from her obligation to repay the prearmistice advances was separately submitted to Congress by President Wilson in a communication dated February 22, 1921, a few days before the close of his administration, but never came up for consideration. Although the representatives of Belgium at the Peace Conference understood that the action of President Wilson in negotiating the peace treaty and making the agreement was subject to ratification, it was not anticipated that he would experience any difficulty in securing ratification in the United States. The man in the street in Belgium always regarded the failure of the United States to confirm the agreement of President Wilson as a breach of faith.



While the commission was aware of the fact that no legal obligation rested upon the United States as a result of the assurances given Belgium at the time of the Peace Conference, it nevertheless felt that there continued a weighty moral obligation upon this Government, since as a result of the action taken by President Wilson Belgium had waived rights which otherwise it might have obtained. This differentiated the prearmistice debt of Belgium from all other debts due the United States from foreign countries.



The provisions of article 232 of the treaty of Versailles were not carried out by Germany. The failure of Germany to fulfill its reparation obligations finally resulted in the adoption of the Dawes plan of August, 1924. In an agreement of January 14, 1925, signed at Paris, apportioning the Dawes plan receipts among the several countries entitled to reparations it was provided that 5 per cent of the annual payments by Germany available for reparations (first deducting certain priorities, such as service of the German external loan of 1924, army costs, and the like) was set apart to provide repayment of the Belgian prearmistice debt. France and Great Britain agreed to accept their proportion of the amounts to be received, and Belgium has been relieved to this extent as a debtor of these two nations. The portion of these receipts which would have been payable to the United States if the treaty of Versailles had been ratified by this Government is being paid to Belgium by reason of her prearmistice debt to the United States, and Belgium agreed to pay over such amounts immediately to this country. The commission did not accept the Belgian proposal that amounts to be received from Germany be substituted by Belgium for repayment of the prearmistice debt. The commission, however, felt that under all the circumstances the United States should not ask Belgium to repay more than the principal of the prearmistice advances. A schedule of annual installment payments over a period of 62 years, without interest, the payments to be a direct obligation of Belgium irrespective of receipt of payments from Germany, was finally agreed upon by the two commissions. The amount of the annual installments increases until it reaches $2,900,000 in the sixth year. . . .

http://www.lib.byu.edu/~rdh/wwi/comment/CRB/CRB2-14.htm#1
Land: BEL
LT
1924: Mijn Waterschei gaat in productie
ID: 192400005544
http://www.holinfobank.net/gvl/mijnenlimburg/waterschei.htm

Mijnzetel Waterschei (Genk)

Kerngegevens

Concessieverlening: 1 augustus 1906: ‘André Dumont-sous-Asch’: 2950 ha (sinds 1912: 3 080 ha)

Stichting uitbatingsmaatschappij: 18 juni 1907: ‘S.A. Charbonnages André Dumont-sous-Asch’

Voornaamste aandeelhouders: Het was een echte Belgische mijn in handen van de Société Générale de Belgique, de Mutuelle de Solvay, de Cristallerie Val St.-Lambert, de Laminoirs et Forges de Marchiennes-au-Pont, de groep van baron Goffinet, Jordain, Coppée en Leon Guinotte.

In productie sinds 1924

Ondergrondse verdiepingen: 647, 700, 807, 560, 920 en 1040 meter

Maximum tewerkstelling: 1949: 6 834 mijnwerkers

Maximum productie: 1968: 1 490 700 ton

Sluiting: 10 september 1987

Totale productie: 72 453 000 ton
Land: BEL
LT
Eiffeltorel plechtig ingehuldigd
ID: 188903311501
Date de Naissance : 31 mars 1889 (pose du drapeau au sommet), édifiée pour l'Exposition universelle qui devait célébrer le centenaire de la Révolution Française

Age : 117 ans



Entrepreneur : Gustave Eiffel & Cie

Ingénieurs : Maurice Koechlin & Emile Nouguier



Architecte : Stephen Sauvestre

Etudes : Commencées en 1884

Construction : 1887 - 1889 (2 ans, 2 mois

et 5 jours)



Composition : 18 038 pièces métalliques,

2 500 000 rivets

Poids de la charpente métallique : 7 300 tonnes

Poids total : 10 100 tonnes

Hauteur : 324 m (hauteur avec antenne)

Coordonnées géographiques :

Latitude : 48º 51' 32" Nord

Longitude : 002º 17' 45" Est

Nombre de visiteurs jusqu'au 31 décembre 2005 :

222 904 612

Signe particulier : Reconnaissable dans le monde

entier

Nombre de marches : 1665



Propriétaire :

La ville de Paris



http://www.tour-eiffel.fr/teiffel/fr/documentation/chiffres/page/identite.html (20061220)
Land: FRA
LT
Abbaye de Marche-les-Dames - cisterciennes - Marche-les-Dames (Namur) - 1103-1783
ID: 178300008249
Rue Notre Dame du Vivier 153, 5024 Namur
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Land: BEL